La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, se rendra de nouveau à Washington cette semaine pour poursuivre des discussions en vue d'une éventuelle modernisation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).

La ministre a parlé au téléphone avec Robert Lighthizer, représentant américain au Commerce, lundi, mais elle a fait valoir que certains sujets doivent absolument être discutés en « tête-à-tête ». L'horaire détaillé de leurs rencontres n'est pas encore connu.

« Je me suis rendue à Washington chaque semaine depuis les trois mois de négociations, je crois », a-t-elle souligné en point de presse au Parlement. « C'est une phase de négociation intensive. »

Négos « continues »

Les négociateurs du Canada sont à Washington depuis quelques semaines pour une ronde de négociations « continues », selon l'expression employée par Chrystia Freeland.

Les pourparlers sur le renouvellement de l'ALENA achoppent toujours sur la question de la gestion de l'offre, qui offre une protection aux producteurs laitiers canadiens.

Le premier ministre Justin Trudeau a réaffirmé lundi que son gouvernement avait été « très clair » en affirmant qu'il protégerait la gestion de l'offre. 

Des concessions

De nombreux experts s'attendent néanmoins à ce que le Canada soit obligé de faire certaines concessions à cet égard, d'autant plus que Washington a déjà ratifié un accord préliminaire avec le Mexique, le troisième pays membre de l'ALENA.

L'administration de Donald Trump souhaite conclure un nouvel accord - qui porterait un nouveau nom - avant la fin du mois de septembre, en raison du changement de gouvernement au Mexique et des élections de mi-mandat aux États-Unis.

Justin Trudeau et Chrystia Freeland répètent depuis des semaines qu'ils préfèrent ne pas signer d'accord que de signer une mauvaise entente pour l'économie canadienne. La ministre a refusé de divulguer l'état de l'avancement des pourparlers afin de ne pas négocier sur la place publique, lundi.

Partenariat transpacifique

Le gouvernement Trudeau a par ailleurs appuyé sur la pédale d'accélérateur, lundi, pour faire progresser la ratification du Partnariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) par les parlementaires canadiens.

Ce vaste accord de libre-échange entre le Canada et 10 autres pays, dont le Japon et l'Australie, entrera en vigueur 60 jours après sa ratification par au moins 6 des 11 pays signataires. Les États-Unis se sont retirés d'une première mouture du PTPGP peu après l'élection de M. Trump, en 2016.

Le Canada souhaite être l'un des premiers à signer le nouvel accord. Les débats se poursuivaient toujours en fin d'après-midi lundi, à la Chambre des communes.