Les négociations pour un renouvellement de l'ALENA se poursuivront toute la fin de semaine à Washington, dans l'espoir de conclure une entente de principe d'ici le début du mois de mai.

Les ministres responsables ont quitté la capitale américaine vendredi, mais devraient revenir la semaine prochaine pour superviser les négociations. La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a rappelé qu'il s'agit en quelque sorte d'une «ronde continue de négociations» pour renouveler cet Accord de libre-échange nord-américain, en vigueur depuis 1994.

Mme Freeland et son homologue mexicain rejettent par ailleurs tout échéancier. «Ça prendra le temps qu'il faudra pour obtenir une entente favorable à tous les partenaires», a-t-elle dit en quittant la capitale américaine, vendredi.

Mais l'administration de Donald Trump, elle, a des motifs de s'inquiéter: la Maison-Blanche souhaite la conclusion d'une entente qui pourrait être ratifiée par les membres actuels du Congrès, dominé par les républicains, avant les élections de mi-mandat en novembre.

Des sources proches des négociations soutiennent que l'administration Trump songerait même à mettre un terme à l'ALENA actuel afin de forcer la main des élus au Congrès pour qu'ils ratifient un nouvel accord avant les élections de novembre. D'autres évoquent la possibilité que M. Trump ratifie un nouvel ALENA par décret présidentiel.

Mme Freeland, qui est aussi responsable du commerce avec les États-Unis, a indiqué vendredi que les négociations portaient toujours principalement sur l'automobile - au coeur du nouvel accord, selon elle.

Des sources proches des négociations soutiennent qu'on serait très proche d'un accord à ce chapitre, et qu'on tentait actuellement de régler les derniers détails. On se demande par exemple si une certaine proportion de contenu automobile pourrait être fabriquée par des travailleurs gagnant 15 $ de l'heure, 16 $ de l'heure, ou dans une fourchette de 16 $ à 19 $, voire un salaire médian moyen dans les trois pays.

Le ministre mexicain du Commerce, Ildefonso Guajardo, rappelle toutefois que cet accord va bien au-delà du secteur automobile, et que les négociateurs ont progressé aussi dans les secteurs des télécommunications, de l'énergie et du commerce électronique.