La Banque du Canada n'est pas obligée de suivre le calendrier de la Réserve fédérale des États-Unis dans sa prise de décision sur les taux d'intérêt, même si une hausse de ces taux aurait un impact sur son voisin nordique, a affirmé mercredi le sous-gouverneur de la banque centrale canadienne Timothy Lane.

«La banque est libre d'ajuster son taux directeur en fonction de la situation économique du pays et, plus particulièrement, elle n'est pas tenue d'être en phase avec la Réserve fédérale», a affirmé M. Lane dans le texte d'un discours qu'il devait prononcer mercredi à Waterloo, en Ontario.

Plusieurs observateurs s'attendent à ce que la banque centrale américaine hausse son taux d'intérêt directeur le mois prochain.

Les changements apportés par la Réserve fédérale des États-Unis auront un impact sur le Canada, a souligné M. Lane, et la banque centrale devra en tenir compte, entre autres choses, lorsqu'elle déterminera de l'avenir de sa propre politique monétaire.

Une hausse des taux d'intérêt aux États-Unis ferait grimper les taux d'intérêt sur le marché mondial et raffermirait le dollar américain.

«Il faut aussi tenir compte du contexte économique qui aurait motivé une telle décision d'ajuster le taux directeur: elle serait en effet probablement prise pour réagir à un raffermissement de l'économie américaine, lui-même généralement favorable aux exportations canadiennes», a précisé M. Lane.

La prochaine rencontre de la banque centrale américaine aura lieu les 13 et 14 décembre.

Lors de sa dernière rencontre, la Fed avait indiqué que l'argumentaire pour une hausse des taux d'intérêt avait «continué de se raffermir» en raison de l'amélioration des conditions économiques, mais elle avait malgré tout laissé son taux inchangé.

La dernière hausse du taux directeur de la banque centrale américaine remonte à décembre 2015. L'appréciation d'un quart de point de pourcentage l'a établi dans la fourchette comprise entre 0,25 % et 0,50 %.

Le taux d'intérêt directeur de la Banque du Canada se situe actuellement à 0,5 %. La banque centrale l'a abaissé à deux reprises l'année dernière.