Le cabinet du ministre fédéral des Infrastructures dit revoir son mécanisme de sélection pour le financement de projets.

Les libéraux de Justin Trudeau se sont engagés à injecter 60 milliards de dollars sur 10 ans dans des projets d'infrastructures.

Or, lors d'un événement à l'Université d'Ottawa, en janvier, le ministre Amarjeet Sohi a appris que le processus d'examen actuel pourrait priver le Canada d'un tiers des retombées économiques de ce programme de dépenses.

L'ancien directeur parlementaire du budget Kevin Page avait contribué à l'organisation de l'événement au cours duquel il a été conseillé au ministre Sohi de resserrer ses critères pour les demandes de fonds fédéraux.

Des études lui ayant été présentées démontrent que les administrations municipales et les gouvernements provinciaux surestiment régulièrement les retombées économiques des projets proposés et, à l'inverse, sous-estiment leurs coûts - souvent dans l'espoir d'obtenir du financement d'un plus haut ordre de gouvernement.

Cependant, assumer les dépassements de coût ne relève pas d'Ottawa.

Selon des documents obtenus par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, le gouvernement libéral a rejeté les demandes de la Ville de Toronto pour les dépassements de coût du prolongement de la ligne de métro Spadina-York et du projet de revitalisation de la station Union.

Parmi les solutions proposées en janvier figure la mise sur pied d'une entité gouvernementale indépendante pour se pencher sur les projets en demande de financement.

«Nous avons utilisé de nombreuses idées lancées lors de la séance de janvier alors que nous élaborons notre plan à long terme en infrastructures, qui sera dévoilé dans les prochains mois», a déclaré Kate Monfette, la responsable des communications du ministre Sohi.

De telles recommandations au ministre Sohi se font plus fréquentes tandis que les libéraux s'apprêtent à entamer la seconde phase de leur programme en infrastructures.

Celle-ci, plus coûteuse que la première, est la pierre angulaire de leur plan de relance de l'économie canadienne.

La phase initiale comprenait des dépenses de 11,9 milliards sur deux ans pour des projets de réfection relatifs notamment aux routes, aux systèmes de transport en commun et au traitement des eaux usées.

La deuxième phase prévoit d'investir la somme restante dans des projets d'envergure qui devraient entraîner des «changements profonds», selon le ministre Sohi et son collègue aux Finances, Bill Morneau.