Le gouvernement Trudeau veut marquer sa différence avec l'ère de Stephen Harper en promettant d'injecter 4,4 milliards de dollars dans la protection de l'environnement et le développement de technologies propres au cours des cinq prochaines années.

Les libéraux ont d'abord confirmé la création d'un fonds « pour une économie à faibles émissions de carbone » qui sera doté d'une somme de 2 milliards de 2017 à 2019. Le fonds financera des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) partout au pays. « Des ressources seront consacrées aux projets qui offrent les réductions des émissions les plus grandes, en termes absolus, au plus bas coût par tonne », précise Ottawa dans le budget.

Lors de la conférence des Nations unies sur le climat tenue à Paris en décembre, le Canada et 194 autres pays se sont engagés à limiter l'augmentation de la température mondiale à moins de 2 au-dessus des niveaux préindustriels. Pour contribuer à l'atteinte de cet objectif ambitieux, Ottawa tente actuellement de convaincre les provinces et territoires de participer à un « cadre pancanadien » dont l'élément-clé serait une tarification du carbone.

En plus du fonds de 2 milliards, le gouvernement consacrera 109 millions d'ici 2021 pour recueillir des données scientifiques, mettre en place des politiques et instaurer des règlements sur les changements climatiques. Ottawa compte aussi investir 57 millions sur deux ans pour élaborer des normes visant à rendre les transports plus propres et 40 millions sur cinq ans pour intégrer le concept de la « résilience aux changements climatiques » dans les guides de conception et les codes du bâtiment. Le gouvernement dépensera en outre 61 millions pour « faire avancer les objectifs du Canada » en matière d'environnement sur la scène internationale.

Ottawa entend par ailleurs accroître ses recherches sur les sources de pollution atmosphérique et leurs répercussions sur la santé en y attribuant la somme de 345 millions sur cinq ans.

TECHNOLOGIES PROPRES

Le gouvernement Trudeau mise entre autres sur le développement des technologies dites « propres » pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions polluantes. Il s'engage à investir 1 milliard dans ce créneau d'ici 2021, notamment dans les secteurs de la foresterie, des pêches, des mines, de l'énergie et de l'agriculture. Il faudra toutefois attendre les prochains mois avant d'en savoir plus.

Au-delà de ce milliard, Ottawa prévoit accorder 130 millions en cinq ans pour soutenir des activités de recherche, de développement et de démonstration portant sur les technologies propres. Le gouvernement injectera aussi 63 millions sur deux ans pour soutenir le déploiement de bornes de recharge pour les véhicules électriques et de postes de ravitaillement en gaz naturel et en hydrogène. Même le secteur des hydrocarbures aura droit à sa part : 50 millions sur deux ans pour le développement de technologies qui réduiront les émissions de GES.

« Si on compare avec les conservateurs, c'est le jour et la nuit », s'est réjoui Steven Guilbault, porte-parole d'Équiterre. En incluant les mesures touchant les infrastructures vertes et les transports en commun, il en arrive à des investissements totaux de 15 milliards au cours des prochaines années.

À la lumière des ratés du Fonds vert du Québec, qui a notamment financé un projet de la pétrolière Ultramar, Équiterre exigera que le gouvernement établisse des balises étroites pour le fonds fédéral de lutte contre les changements climatiques, a assuré M. Guilbeault.

ACCÈS GRATUIT DANS LES PARCS NATIONAUX EN 2017

Pour célébrer le 150e anniversaire de la Confédération canadienne, l'accès aux parcs fédéraux, lieux historiques nationaux et aires marines sera gratuit en 2017. De plus, l'entrée sera gratuite pour les enfants et adolescents de moins de 18 ans à compter de 2018. Ces mesures coûteront 83 millions au cours des cinq prochaines années. Le gouvernement investira en outre 124 millions pour aménager de nouveaux parcs nationaux et aires marines de conservation.

RECHERCHE FONDAMENTALE : LES SUBVENTIONS VONT TRIPLER

Le gouvernement fédéral réinvestit massivement dans la recherche fondamentale en triplant l'enveloppe à la disposition des conseils qui accordent des subventions aux chercheurs. Cela coûtera 95 millions par année, une somme répartie dans les secteurs de la santé, des sciences naturelles et du génie, et des sciences humaines.

- Hugo Fontaine, La Presse