Le ministre des Finances Bill Morneau a défendu mardi matin sa décision d'enregistrer des déficits qui pourraient être trois fois plus importants que ce que les libéraux avaient promis en campagne électorale, affirmant que des politiques d'austérité au moment où l'économie canadienne est chancelante plongeraient indubitablement le pays en récession.

Témoignant devant le comité des finances de la Chambre des communes 24 heures après avoir confirmé que le déficit pour l'exercice financier 2016-2017 atteindra 18,4 milliards sans tenir compte des promesses des libéraux d'investir massivement dans les infrastructures, M. Morneau a affirmé que le gouvernement fédéral dispose d'une marge de manoeuvre qu'il peut et doit utiliser pour soutenir l'économie.

Il a affirmé que la politique d'équilibre budgétaire à tout prix, proposée par le Parti conservateur et le NPD durant la dernière campagne électorale, aurait forcé le gouvernement fédéral à imposer des dizaines de milliards de dollars de compressions pour atteindre cet objectif, ce qui aurait un effet désastreux sur l'économie et les travailleurs.

« Cela nous conduirait sans doute vers une autre récession. (...) Après 10 ans de faible croissance, ce n'est pas la chose dont nous avons besoin», a soutenu le grand argentier du pays alors qu'il témoignait pour la première fois devant le puissant comité des finances à un mois de la présentation de son budget, le 22 mars.

Le Parti conservateur a vertement dénoncé la mise à jour économique et financière du ministre Morneau, affirmant que le gouvernement Trudeau a perdu le contrôle des finances publiques après seulement quelque 100 jours au pouvoir.