L'ancien premier ministre Paul Martin défend le plan du premier ministre désigné Justin Trudeau d'enregistrer des déficits pendant quelques années afin d'investir plus généreusement dans les infrastructures et relancer l'économie.

Enregistrer des déficits pour investir en éducation, en recherche et technologie ou en infrastructures, par exemple, c'est investir dans l'avenir, a justifié mercredi l'ancien premier ministre libéral, qui n'y voit rien de néfaste pour l'économie, au contraire.

Il croit même que le fait d'enregistrer des déficits pour ces motifs, aujourd'hui, est la meilleure façon de combattre les déficits à long terme, parce que l'économie sera ainsi plus dynamique.

«Il ne faut pas investir pour payer l'épicerie d'aujourd'hui, mais il faut investir pour des choses qui vont donner une meilleure vie à nos enfants. Et c'est ce que sont les infrastructures; c'est ce qu'est l'éducation; c'est ce que sont la recherche et le développement. Si vous faites ça, vous ne vous retrouverez pas avec une série de sept ou huit déficits comme ce qu'on a vécu avec le précédent gouvernement. Mais si vous n'investissez pas dans l'avenir, vous allez être condamné à des déficits continus», a opiné l'ancien premier ministre libéral.

En campagne électorale, M. Trudeau s'est dit prêt à enregistrer des déficits annuels légèrement inférieurs à 10 milliards $ durant les premières années de son mandat, afin d'investir dans les infrastructures et de relancer l'économie canadienne. Il s'est dit prêt à vivre avec des déficits jusqu'en 2019.

«Le plan qui a été présenté par Justin Trudeau - et j'étais là le jour où il l'a fait - est exactement ce qu'il faut pour l'économie du pays», a commenté M. Martin.

Éducation et autochtones

L'ancien premier ministre a également vanté le projet de son successeur d'investir davantage dans l'éducation pour les communautés autochtones et dans la construction d'écoles pour ces communautés.

Il prenait d'ailleurs la parole à l'occasion d'un symposium régional sur l'éducation organisé par la Commission scolaire crie, qui se tient à Montréal ces jours-ci.

«Le programme libéral qui a été mis de l'avant a été très bien pensé. M. Trudeau a été très impliqué là-dedans. Cette idée qu'il faut travailler main dans la main avec ceux qui sont impliqués dans l'éducation autochtone, c'est la seule façon qu'on va réussir», a-t-il affirmé, au cours d'une rencontre avec la presse après son allocution au symposium.

En campagne électorale, M. Trudeau s'est engagé à injecter 515 millions en financement annuel de base pendant quatre ans pour l'éducation des Premières Nations jusqu'à la fin du secondaire, en plus de 500 millions au cours des trois prochaines années dans la construction d'infrastructures scolaires dans ces communautés et 50 millions additionnels pour l'aide aux études postsecondaires.

Dans son allocution, M. Martin a d'ailleurs dénoncé le sous-financement de l'éducation dans les communautés autochtones, le qualifiant de «honte nationale». «Ottawa ne paie pas sa juste part», a-t-il dénoncé.

La Commission scolaire crie a été mise sur pied dans le cadre de la Convention de la Baie James et du Nord québécois en 1978. En plus de dispenser les services habituels qu'offre une commission scolaire, elle développe du matériel et des programmes en langue crie, française et anglaise. De même, elle veille à l'enseignement du dialecte cri et de la culture crie. Elle dessert neuf communautés sur un territoire de 300 000 kilomètres carrés à la Baie-James.