Le déficit commercial du Canada avec le reste du monde a rétréci de façon étonnante en juin, pour s'établir au faible niveau de 476 millions $. Les exportations ont bondi dans de nombreux secteurs, incluant ceux des biens de consommation, des produits en métal et des produits minéraux non métalliques.

Le déficit commercial était largement inférieur à celui de 3,4 milliards de dollars observé en mai, selon les données dévoilées mercredi par Statistique Canada, et bien en deçà du déficit de 2,8 milliards attendus par les économistes interrogés par Thomson Reuters.

Même si l'amélioration de la balance a profité d'un léger déclin des importations, des économistes ont indiqué que le principal catalyseur de la bonne performance avait été la solide demande pour les biens canadiens.

«Au niveau des volumes, les exportations ont regagné tout le terrain perdu dans les six derniers mois», a noté l'économiste Diana Petramala, de la Banque TD, dans un commentaire.

Selon elle, la performance commerciale du Canada devrait maintenant contribuer de façon positive à la croissance économique du pays au deuxième trimestre, telle que mesurée par le produit intérieur brut (PIB).

Mais d'autres facteurs, incluant un important recul des investissements des entreprises, pourraient «noyer le portrait d'ensemble sur le commerce, plus positif, ce qui fait en sorte que le PIB réel reste sur la voie qui devrait le mener à un deuxième déclin trimestriel modeste consécutif», a-t-elle ajouté.

Depuis quelques semaines, les cercles politiques et d'affaires discutent activement de la possibilité que le Canada soit tombé en récession - qui se définit techniquement comme deux trimestres consécutifs de contraction économique - pendant la première moitié de l'année. Statistique Canada dévoilera le 1er septembre les chiffres officiels sur le produit intérieur brut du deuxième trimestre.

Selon Nathan Janzen, économiste principal pour la Banque Royale, l'économie, dans son ensemble, s'est probablement contractée d'environ 1%.

«Malgré tout, la hausse des exportations de juin et l'amélioration de la balance commerciale est conforme à notre prévision voulant que l'économie retrouve le chemin de la croissance positive au troisième trimestre, alors que la vigueur de l'économie américaine et l'affaiblissement du dollar canadien soutiendront la demande extérieure, ce qui aidera à contrebalancer les difficultés du secteur du pétrole et du gaz naturel.»

Le dollar canadien s'échangeait tout récemment près d'un creux de 11 ans et le cours du baril de pétrole brut a reculé de nouveau sous la barre des 50 $ US, soit la moitié de sa valeur l'été dernier.

La valeur des marchandises exportées en juin par le Canada a avancé de 6,3% par rapport au mois précédent, avec des gains tant aux États-Unis que dans le reste du monde.

Les exportations d'ensemble ont grimpé de 44,6 milliards en juin, avec des volumes en hausse de 4,8%. Les prix ont progressé de 1,5%.

Les exportations ont augmenté dans neuf des onze sections étudiées par Statistique Canada. Celles des produits de l'énergie ont gagné 3,7% à 7,9 milliards $, grâce à des hausses de prix de 4,5% et des volumes en baisse de 0,7%. En excluant les produits de l'énergie, les exportations du Canada ont progressé de 6,9% en juin.

Les exportations aux États-Unis - de loin le plus grand partenaire commercial du Canada - ont avancé de 7,1% à 34,2 milliards $ en juin, tandis que celles à destinations des autres pays du monde ont gagné 3,8% à 10,4 milliards.

Les importations ont diminué à 45,1 milliards en juin, contre des importations de 45,3 milliards le mois précédent, avec des baisses dans sept des onze sections. Les volumes d'importations ont diminué de 0,9% tandis que les prix ont grimpé de 0,3%. Les importations en provenance des États-Unis ont cédé 0,9% à 29,5 milliards.