Le Nouveau Parti démocratique reproche au gouvernement conservateur de ne pas dépenser toutes les sommes allouées à l'aide au développement économique dans les régions, afin de prendre ces sommes inutilisées pour améliorer son bilan financier.

Au cours d'une rencontre avec la presse, mardi à Montréal, trois députés néo-démocrates ont affirmé que depuis l'exercice 2010-2011, c'est une somme cumulée de 131,6 millions de dollars - pour le Québec seulement  - qui dort ainsi dans les coffres de l'Agence de développement économique du Canada, alors qu'elle pourrait servir à soutenir des entrepreneurs qui ont des projets et, ainsi, créer des emplois.

Les députés Alexandre Boulerice, Hélène Laverdière et François Lapointe y voient une forme de détournement de fonds, puisque ces sommes inutilisées servent plutôt à renflouer les coffres de l'État et à alléger le déficit.

«Encore une fois, on se rend compte que le gouvernement conservateur dort au gaz. On fait des shows de boucane; on annonce des investissements pour les régions du Québec, pour la création d'emplois, pour l'économie sociale et finalement, cet argent-là dort encore à Ottawa, alors que les besoins sont criants, que ce soit à Montréal ou dans les régions», s'est exclamé le député de Rosemont-La Petite Patrie, Alexandre Boulerice.

Plus précisément, les sommes inutilisées atteignent 57,3 millions $ pour l'exercice budgétaire 2010-2011, 17,55 millions $ en 2011-2012, 18,1 millions $ en 2012-2013 et 38,6 millions $ en 2013-2014, souligne le NPD.

Les députés affirment également que les conservateurs sont «hypocrites», puisqu'ils annoncent sciemment des sommes qu'ils n'utiliseront pas au complet, sachant qu'une partie restera dans les coffres pour servir à d'autres fins budgétaires.

Le porte-parole néo-démocrate pour les questions de développement économique, François Lapointe, assure que les entrepreneurs ont des tas de projets qui auraient pu ainsi bénéficier de l'aide financière de l'Agence de développement économique du Canada.

Il rejette l'argument voulant que ce soit tout simplement une saine gestion des finances publiques et des programmes. «Non (ce n'est pas le cas). Ce qu'on demande, ce n'est pas de l'argent nouveau, c'est de l'argent qui est déjà voté, prévu par le Trésor public pour aider, pour soutenir la PME, l'économie sociale partout au Québec», réplique M. Lapointe.

Il insiste sur le fait qu'avec le ralentissement économique au pays, «on ne peut pas se permettre d'avoir ces dizaines de millions-là, qui sont votés, qui peuvent être utilisés pour soutenir la PME et l'économie sociale» et qui ne le sont pas pour ces fins.