Les turbulences causées par la chute du prix du pétrole pourraient brièvement faire reculer l'inflation canadienne en territoire négatif ce printemps, a indiqué jeudi une sous-gouverneure de la Banque du Canada.

Mais même si l'inflation devait reculer sous zéro, elle ne serait pas considérée comme de la déflation, puisque cette dernière est caractérisée par un déclin généralisé des prix à la consommation, a précisé Agathe Côté.

«Rassurez-vous: même si l'inflation globale était négative pendant quelque temps, cela ne constituerait pas de la déflation», a affirmé Mme Côté dans le texte d'un discours qu'elle a prononcé devant l'Association québécoise des technologies, à Mont-Tremblant.

«Quand les attentes d'inflation restent bien ancrées comme c'est le cas en ce moment au Canada, il n'y a pas lieu de craindre une déflation.»

Selon Mme Côté, la forte glissade des prix du pétrole devrait continuer à peser sur l'inflation dans les mois à venir. Cette dernière devrait s'établir légèrement au-dessus de zéro, ou peut-être un peu plus bas.

Le prix du pétrole a fortement retraité depuis l'été dernier, alors qu'il s'échangeait légèrement au-dessus des 100 $ US le baril. Le cours de référence se situe plutôt aux environs des 50 $ US ces dernières semaines, mais il a glissé sous la barre des 45 $ US le mois dernier.

Le plus récent rapport mensuel de Statistique Canada sur les prix à la consommation faisait état d'une inflation annuelle de 1,5 pour cent en décembre.

Le mois dernier, la banque centrale a prédit que l'inflation retraiterait temporairement à un pour cent en 2015 avant de regagner le niveau de deux pour cent dans la deuxième moitié de l'année.

La Banque du Canada a causé la surprise le mois dernier en réduisant son taux d'intérêt directeur d'un quart de point, à 0,75%. Plusieurs analystes s'attendent maintenant à ce qu'elle le réduise de nouveau le mois prochain.

«Cette décision (sur le taux d'intérêt) sera fondée sur un examen rigoureux de l'évolution de l'économie et des risques», a précisé jeudi Mme Côté.

La banque centrale peut ajuster son taux d'intérêt pour aider l'inflation à s'établir plus près de sa cible idéale de deux pour cent.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a déclaré le mois dernier que la chute du cours du pétrole aurait des conséquences «indéniablement négatives» sur l'économie canadienne.

La sous-gouverneure a noté que les effets négatifs de la faiblesse du prix du pétrole étaient survenus rapidement. Elle a aussi énuméré une série d'éléments qui contrebalancent ces effets, comme la vigueur de l'économie américaine et la faiblesse du dollar canadien, qui devrait aider les exportateurs.