Le constructeur américain d'engins de chantier Caterpillar a annoncé vendredi la fermeture d'une usine au Canada, un mois après avoir renvoyé chez eux les quelque 465 salariés au milieu d'un conflit de travail.

Le numéro un mondial du secteur a affirmé dans un communiqué que l'usine de fabrication de locomotives Electro-Motive Canada de London, dans le sud de l'Ontario, n'était pas rentable dans les «conditions du marché» actuelles.

Caterpillar avait décrété un lock-out contre les salariés de l'usine le 1er janvier après le rejet par le syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA/CAW) des demandes de l'entreprise pour réduire les salaires d'environ 50%.

La production sera délocalisée dans les autres installations de Caterpillar en Amérique du Nord et du Sud, a indiqué Caterpillar dans un bref communiqué.

La société a fait valoir que toutes ses installations doivent être «concurrentielles au niveau des coûts, de la qualité et de la flexibilité des opérations pour s'imposer sur le marché mondial».

L'écart dans les positions de la direction et du syndicat sur la façon de réduire les coûts et accroître la flexibilité était si grand que les conditions du marché dictaient à Caterpillar cette décision, a ajouté l'entreprise.

Le président du syndicat TCA, Ken Lewenza, a exprimé «sa colère et sa frustration» devant cette «lâche» décision de Caterpillar.

«Caterpillar n'avait pas l'intention de garder cette usine ouverte», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Nous avons toujours pensé que Caterpillar tentait de provoquer une crise en imposant des coupes profondes qui n'étaient pas possibles».

«La semaine dernière, a-t-il rappelé, Caterpillar a annoncé un bénéfice annuel de 4,9 milliards de dollars, le plus élevé de ses 86 ans d'existence», alors que son chiffre d'affaires bondissait de 41% à 60,1 milliards de dollars.