L'endettement hypothécaire des ménages canadiens a beau avoir franchi la marque record des 1000 milliards de dollars en 2010, c'est le recours sans cesse grandissant par ces mêmes ménages aux marges de crédit personnelles qui inquiète le plus la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) dans son survol du marché du logement pour 2011.

Dans la livraison, hier, de son Observateur du logement au Canada 2011, la SCHL rappelle l'importance économique qu'occupe l'activité immobilière au pays.

En 2010, les dépenses liées au logement représentaient plus de 20% du produit intérieur brut du Canada, soit environ 330 milliards. Des dépenses qui étaient en hausse de 7,1% par rapport à celles de 2009.

Le marché de l'habitation a été particulièrement stimulé au cours des trois dernières années par des conditions de crédit extrêmement favorables, le taux directeur de la Banque du Canada ayant été maintenu à un niveau proche du 0% durant toute cette période.

Si les ménages canadiens cumulent un endettement hypothécaire de plus de 1000 milliards, leur taux d'endettement hypothécaire moyen est resté relativement stable, à 68% de leur endettement total. Il s'agit du même ratio qu'au cours des 10 dernières années.

Marges de crédit

La SCHL note cependant que les ménages canadiens ont de plus en plus recours aux marges de crédit personnelles.

«Les marges de crédit personnelles consenties par les banques à charte ont augmenté de manière soutenue à des taux annuels moyens de deux chiffres depuis 1986... Entre 2000 et 2010, le passif des ménages s'est accru plus rapidement que leur actif, leur valeur nette et leur revenu personnel disponible», souligne l'organisme fédéral.

Statistique Canada nous rappelait récemment que le taux d'endettement des ménages canadiens par rapport à leur niveau de revenu disponible a atteint la marque record de 152,98% au troisième trimestre de 2011, contre 150% au second trimestre. Ce qui vient confirmer les inquiétudes soulevées par l'Observateur du logement 2011.

Logement: l'impact du vieillissement de la population

Outre cette constatation sur l'endettement des ménages, la SCHL observe que le portrait général du marché du logement sera modifié au cours des prochaines années par la nouvelle réalité démographique alors que le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus aura plus que doublé d'ici 2036.

«Les baby-boomers, qui avancent en âge, alimenteront la demande de copropriétés ainsi que la demande de travaux d'adaptation résidentiels», note la SCHL.

Cette réalité est déjà observable dans les grands centres urbains du Canada où la proportion des copropriétés par rapport au total des nouvelles mises en chantier est passée de 29%, en 2009, à 33%, en 2010.

Enfin, la SCHL constate que le pourcentage des ménages canadiens financièrement vulnérables ayant un solde d'emprunt s'établissait à 6,5% en 2010, un taux légèrement supérieur à la moyenne des 10 dernières années.