Le ministre du Commerce international, Ed Fast, a déclaré, samedi, que le Canada était intéressé à prendre part aux pourparlers concernant le nouveau groupe de libre-échange pour la zone Asie-Pacifique, mais qu'il ne négocierait pas d'avance sa participation.

M. Fast a reconnu que des pays s'étaient opposés à la venue du Canada au sein du Partenariat trans-Pacifique ou Trans Pacific Partnership (TPP) sans toutefois vouloir dire lesquels.

«Certains se sont opposés et ont suggéré au Canada de négocier d'avance sa participation au Partenariat trans-Pacifique», a affirmé le ministre devant les journalistes au Forum de la coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Hawaii samedi.

«Nous avons clairement fait savoir que le Canada ne négocierait pas d'avance. Nous croyons que tous les points litigieux devront être débattus à la table de négociations», a-t-il tranché.

Selon les observateurs, les politiques canadiennes en matière d'approvisionnement constituent le principal obstacle à la participation du pays au nouvel accord de libre-échange élaboré par les nations de la région Asie-Pacifique.

L'Australie, le Bruneï, le Chili, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, le Singapour, les États-Unis et le Viêt Nam ont émis un communiqué conjoint, samedi, disant qu'ils s'étaient entendus sur les grandes lignes du nouveau traité et qu'ils avaient l'intention de poursuivre les discussions l'an prochain.

«Nous sommes confiants que cet accord servira de modèle à de futurs traités de libre-échange puisqu'il tisse des liens étroits entre nos économies, qu'il augmente notre compétitivité, qu'il est bénéfique pour nos consommateurs, qu'il favorise la création d'emplois et leur maintien, qu'il rehausse le niveau de vie et réduit la pauvreté dans nos pays», indique le communiqué.

Le Japon a aussi manifesté le désir de prendre part au TPP, signifiant ainsi qu'il était prêt à mettre de côté certaines de ses politiques d'approvisionnement afin de se joindre au groupe.

Samedi, Ed Fast a refusé de révéler pourquoi le Canada n'était pas disposé à faire de même.

«Nous avons négocié des accords de libre-échange partout dans le monde et, au total, nous avons signé des traités avec 14 pays. Dans chaque cas, nous avons été en mesure de négocier un accord qui était acceptable et qui nous permettait de continuer à soutenir notre système d'approvisionnement», a-t-il fait valoir.

Ottawa estime que la valeur des échanges commerciaux du Canada avec les pays de l'APEC est passée de 374,6 milliards $ en 1994 à 654,4 milliards $ en 2010.

Le premier ministre Stephen Harper a participé à une série de rencontres en marge du sommet des leaders de l'APEC afin de continuer à promouvoir la conclusion d'ententes bilatérales.

Il a discuté avec les présidents du Chili et du Pérou et devait s'entretenir avec le président chinois, Hu Jintao, plus tard samedi.

Aucune décision n'a été prise au sujet d'une possible rencontre entre M. Harper et le président américain, Barack Obama. La Maison-Blanche a cependant indiqué samedi qu'elle s'attendait toujours à ce que M. Obama rencontre le premier ministre canadien.

Les deux dirigeants devaient se réunir dimanche soir en compagnie du président mexicain, Felipe Calderon, dans le cadre du sommet des leaders nord-américains.

M. Calderon s'est toutefois désisté après que le ministre mexicain de l'Intérieur, Blake Mora, eut perdu la vie dans un accident d'hélicoptère vendredi.