Le ministre des Finances Jim Flaherty a dit, mercredi, vouloir que les consommateurs canadiens bénéficient d'un huard fort. Pour se faire, il se dit prêt à envisager de réduire les tarifs douaniers et à utiliser des «pouvoirs informels de persuasion», si nécessaire, pour combler le fossé des prix des biens de consommation entre les Canada et les États-Unis.

Selon M. Flaherty, le dollar a vu sa force décupler au cours des cinq dernières années, et les détaillants ont eu le temps d'ajuster les prix en conséquence.

Il affirme cependant que les Canadiens sont ennuyés et perplexes, et avec raison, lorsqu'ils voient des prix beaucoup plus bas aux États-Unis pour des biens comme des vêtements, des outils et des voitures, comparativement au nord de la frontière.

Le ministre était le premier témoin d'audiences du comité sénatorial sur les finances concernant les raisons de l'écart des prix entre le Canada et les États-Unis. La Banque de Montréal estime cet écart à 20 pour cent en moyenne.

«Si le comité recommande que nous changions tel ou tel tarif, nous alors regarder de près ce que nous pouvons faire», a déclaré M. Flaherty à des journalistes après son bref témoignage.

«Nous avons réduit et éliminé de nombreux tarifs; il s'agit de mesures protectionnistes et nous croyons au libre-échange.»

À l'exception d'une baisse récente, le dollar canadien s'est échangé à proximité ou au-dessus de la parité avec la devise américaine pendant la majeure partie de 2011. À la fermeture des marchés, mercredi, il valait 98,02 cents US.

Les audiences doivent se pencher sur une série de sujets, incluant l'impact des tarifs du gouvernement canadien, les coûts de transport et les différences de taille de marché entre les deux pays.

Le ministre Flaherty a concédé que les politiques gouvernementales, tels que les tarifs imposés sur certains biens importés, sont des facteurs contribuant à la disparité.

La liste des personnes devant témoigner mercredi soir comprend le chef de la division Tarification et Accès des marchés du ministère du Commerce international.

Le Conseil canadien du commerce de détail, dont le témoignage est attendu plus tard cet automne, a qualifié les tarifs douaniers de facteur dans la différence de prix persistante, qui a grandement résisté aux récentes fluctuations monétaires.

Le conseil affirme que les tarifs peuvent représenter jusqu'à 18 pour cent du prix de certains biens. Il indique également que d'autres facteurs comprennent des prix plus élevés au Canada et des politiques de vente en gros qui favorisent les détaillants américains.

Jim Flaherty a dit ne pas savoir si les tarifs douaniers étaient un facteur important, mais, lors de témoignages ultérieurs, d'autres responsables gouvernementaux en ont minimisé l'impact.

«Il s'agit certainement d'une question qui mérite d'être étudiée dans l'ensemble, mais les taux tarifaires sont en fait très bas», a déclaré Jim Haley, directeur général de la branche Économie et Politique fiscale du ministère.

«Quatre-vingt-dix pour cent des biens entrent au pays sans tarifs. En 2010, 360 des 400 milliards de dollars du total des importations sont entrés au pays sans être soumis à des tarifs.»

Des responsables ont également souligné que les tarifs ne s'appliquent que sur le prix de base des biens, et non pas le prix de vente plus élevé.

Les responsables indiquent que la question du prix des biens pour un marché domestique est complexe et peut impliquer «l'exercice du pouvoir de marché» des manufacturiers en discriminant de façon positive ou négative dans l'établissement d'un prix au sein d'un marché riche, ou pour conserver une part de marché.