De part et d'autre de la frontière, l'amélioration sensible des balances commerciales en juillet présage d'une ranimation bienvenue de la croissance au troisième trimestre.

Au Canada, la relance des exportations a permis de ramener de 1,37 milliard à 753 millions de dollars le déficit du commerce international de marchandises.

Statistique Canada a aussi réduit le déficit de juin qu'elle avait initialement établi à 1,56 milliard.

L'amélioration de notre solde est surtout attribuable à nos échanges commerciaux avec l'Union européenne. Le déficit est passé de 798 à 226 millions avec cet ensemble de 27 pays.

Le reste de l'amélioration provient du négoce avec les huit autres pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).

En revanche, notre surplus avec les États-Unis est passé de 3,54 à 3,73 milliards.

Il y a eu hausse des livraisons internationales de produits agricoles, de biens industriels, de machines et équipement et de produits de l'automobile, mais baisses des expéditions de produits énergétiques et forestiers.

Du côté des importations, les augmentations sont concentrées dans les produits forestiers, automobiles et énergétiques.

La hausse des importations de ces derniers, jumelée à la baisse de leurs exportations suggère que les arrêts de production causés par les feux de forêt du printemps ont persisté, mais que les raffineries qui avaient fermé pour des fins de maintenance ont été remises en production.

Quelques économistes ont déploré le repli de 5,3% des achats d'équipement à l'étranger qui pourrait suggérer l'essoufflement des investissements des entreprises. C'est oublier l'arrivée exceptionnelle d'une coûteuse plate-forme de forage gazier au printemps qui avait gonflé les chiffres.

Exprimés en volumes, les échanges commerciaux montrent une amélioration plus grande encore: les exportations ont augmenté de 4,1% alors que les importations ont diminué de 0,5%.

«Ces chiffres indiquent une jolie contribution du solde commercial à la croissance économique au troisième trimestre», estime Diana Petramala, économiste chez TD.

Il ne faudrait pas s'attendre à la poursuite de l'amélioration en août et septembre. Le regain d'activité dans les livraisons de voitures reflète plutôt le rétablissement des approvisionnements en provenance du Japon qu'un rebond de la demande. Les importations japonaises sont passées de 659 à 819 millions de juin et juillet. Elles se situent au même niveau qu'en juillet 2010. En outre, la hausse des expéditions de machines s'explique beaucoup par des livraisons d'aéronefs, une catégorie qui fluctue beaucoup de mois en mois.

États-Unis

Aux États-Unis, le déficit a été ramené de 51,6 à 44,8 milliards, selon les données du département du Commerce. Il s'agit du plus faible depuis avril. Juin avait marqué le plus important en deux ans et demi.

Les livraisons d'autos ont poussé les exportations à un nouveau sommet de 178 milliards tandis que la baisse du prix du brut a entraîné une diminution des importations qui ont tout de même totalisé 223,4 milliards.

Plusieurs industries ont aussi profité de la faiblesse du billet vert, dont l'aéronautique et le matériel informatique.

Si on fait exception de l'énergie, la valeur des importations n'a pas varié, celle des biens de consommation stagne pour le deuxième mois d'affilée, ce qui reflète la prudence des ménages.

«Si la situation devait rester stable en août et septembre, le commerce international pourrait ajouter jusqu'à 75 centièmes à la croissance du PIB (produit intérieur brut) au troisième trimestre», estime Peter Buchanan, économiste chez CIBC.