Voyant les nuages noirs qui menacent l'économie, les Canadiens font des efforts pour réduire leurs dettes. Mais une large part des ménages reste vulnérable à un choc financier.

En fait, 4 personnes sur 10 (41%) seraient incapables de respecter leurs obligations financières dans une situation d'urgence, comme une perte d'emploi ou une maladie prolongée, selon un sondage réalisé par Léger Marketing pour la Banque de Montréal.

Mettre de l'argent de côté en prévision d'un coup dur est pourtant une règle de base de la planification financière. «Si un problème de taille survenait, on doit être en mesure de faire face à ses responsabilités sans être obligé de s'enfoncer dans les dettes», dit Lynne Kilpatrick, première vice-présidente à la Banque de Montréal.

La vaste majorité (83%) des Canadiens a des économies. Trois personnes sur dix ont même assez d'argent pour subvenir à leurs besoins pendant plus d'un an. Les Québécois sont encore plus économes: 4 personnes sur 10 disposent d'un coussin financier de plus d'un an.

À l'inverse, plus du quart (26%) des Canadiens ont un coussin financier de moins de trois mois. Cela est insuffisant, car les ménages devraient conserver des épargnes leur permettant de vivre au moins trois à six mois, conseillent les planificateurs financiers.

Endettées

Si les Canadiens n'arrivent pas à se bâtir un coussin financier, c'est principalement en raison de leurs dettes. Près de la moitié des répondants (47%) disent que ce sont leurs dettes qui les empêchent d'épargner, qu'il s'agisse de leur carte de crédit ou de leur hypothèque.

«Ceux qui traînent un solde sur leur carte de crédit, mois après mois, devraient songer à une consolidation de leurs dettes grâce à une marge de crédit assortie d'un taux d'intérêt inférieur ou à un transfert de leurs dettes vers une carte de crédit à faible taux», suggère Mme Kilpatrick.

Les taux d'intérêt sur les cartes de crédit régulières oscillent de 19 à 22%. Il est possible de réaliser des économies considérables en migrant vers une carte à taux réduit dont les taux varient de 10 à 15%, selon l'émetteur. Certaines cartes à taux réduit imposent des frais annuels de l'ordre de 20 à 50$, mais quelques-unes sont gratuites. Quant aux marges de crédit, certaines coûtent seulement 4% d'intérêt.

En économisant sur les frais d'intérêt, les consommateurs peuvent ainsi dégager l'argent nécessaire pour gonfler leur coussin financier.

Du progrès

Depuis le début de l'année, plusieurs Canadiens sont parvenus à alléger leurs dettes, selon un autre sondage réalisé par Harris-Decima pour le compte de la Banque CIBC.

Plus des trois quarts (77%) des Québécois ont fait des progrès dans leur désendettement en 2011. Afin de maîtriser leurs dettes, la moitié (50%) des Québécois ont établi un budget familial, 46% ont décidé de faire un paiement forfaitaire pour réduire leurs obligations financières, et 44% envisagent de faire des sacrifices.

Par contre, seulement 19% des gens ont consulté un conseiller financier au sujet de leurs dettes. Les clients des institutions financières sont plus enclins à poser des questions à propos de leurs placements ou de la planification de leur retraite. «Ils devraient aussi penser à inclure la réduction de leur dette dans un entretien avec un conseiller au sujet de leur situation financière globale», estime Christina Kramer, vice-présidente à la direction de la CIBC.