Les employés en lock-out de Postes Canada prévoient organiser plusieurs manifestations ce week-end afin de s'assurer le soutien du public dans le cas où Ottawa déciderait d'adopter lundi une loi de retour au travail.

Une réunion jeudi entre le PDG de Postes Canada, Deepak Chopra, et le président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes (STTP), Denis Lemelin, n'a pas rapproché les deux parties en conflit de travail depuis le 2 juin.

Postes Canada a donc maintenu le lock-out de ses 48 000 employés, décrété mercredi. De nouvelles négociations doivent avoir lieu durant la fin de semaine.

Dans un communiqué diffusé vendredi, la société d'État écrit que «le syndicat revendique toujours un trop grand nombre de mesures qui auraient pour effet d'augmenter les coûts, de limiter la souplesse d'exploitation et d'empêcher Postes Canada de s'occuper de problèmes fondamentaux tels que la baisse des volumes de courrier, la compétitivité et le déficit de solvabilité de 3,2 milliards $ du régime de retraite».

Sur le site Internet du STTP, M. Lemelin répond à cela par un billet aux membres du syndicat.

«Il est clair que les positions des parties sont encore très éloignées à cause des demandes de concessions de Postes Canada et de son refus de tenir compte des propositions du Syndicat, notamment sur les questions de santé et de sécurité, les effectifs et l'expansion des services», écrit M. Lemelin.

Dans ce billet, il ajoute qu'il est encore temps d'obtenir une entente négociée.

La semaine prochaine, le gouvernement fédéral doit mettre à exécution sa menace d'adoption d'une loi de retour au travail. Déposé lundi, le projet de loi serait débattu mardi et adopté en vitesse à moins que le conflit à Postes Canada ne se règle à la table des négociations entre-temps.

Le STTP tiendra une série de rassemblements ce week-end afin de gagner la population à sa cause. Des événements sont prévus à Halifax et à Sydney, en Nouvelle-Écosse, et une manifestation contre la loi de retour au travail aura lieu lundi à Ottawa.

Vendredi, alors que les employés manifestaient à Montréal, Toronto et Vancouver, les camions postaux ont pris la route conformément à un accord conclu entre Postes Canada et le syndicat concernant la livraison des chèques d'aide social et de pension qui sera effectuée lundi comme planifié.

Le personnel en lock-out à Toronto a examiné les camions vendredi afin de s'assurer qu'ils ne contenaient pas de courrier régulier.

Les facteurs qui assureront la livraison lundi sont des bénévoles qui verseront leur salaire symbolique de 50 $ à des oeuvres de charité.

Le chef délégué syndical Mark Brown a confirmé que les chèques étaient en route vers les succursales postales afin d'être distribués lundi.

«Nous ne voulons par que les personnes les plus vulnérables de la société soient affectés négativement par notre lutte avec notre employeur alors, partout au pays, nos membres livreront ces chèques de pension», a expliqué M. Brown.

Les chèques suivants seront livrés lundi: ceux du Receveur général du Canada, du Régime de pensions du Canada, de la Sécurité de la vieillesse, du Régime de pensions d'anciens combattants, de la prestation fiscale canadienne pour enfants, du Régime de rentes du Québec, de l'Aide à l'enfance et de la Sécurité du revenu du Québec.

Par ailleurs, les services postaux des États-Unis ont déclaré vendredi qu'ils arrêteraient d'accepter la plupart du courrier pour le Canada à compter de samedi soir.

Les représentants du U.S. Postal Service ont affirmé que cette décision avait été prise parce que le conflit entre Postes Canada et le STTP se poursuivrait vraisemblablement durant la prochaine semaine.

Les succursales postales américaines continueront toutefois de traiter le courrier envoyé au Canada par l'entremise de son Global Express Guaranteed Service, qui est relayé par FedEx Express en sol canadien.