À moins qu'une entente n'ait été conclue au cours de la nuit dernière, les employés de Postes Canada seront en grève tournante à compter d'aujourd'hui. Le débrayage débutera pour une période de 24 heures à Winnipeg et se poursuivra par la suite dans d'autres villes du pays.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) n'était pas en mesure d'indiquer hier à quel moment le débrayage toucherait une ville québécoise. Le syndicat qui représente la presque totalité des employés de la société d'État - soit 48 000 membres - a toutefois souligné qu'en cas de grève ou de lock-out, la Régie des rentes du Québec s'engageait à livrer les chèques de pension. La Commission de la santé et de la sécurité au travail et le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale devraient également être en mesure d'expédier leurs chèques d'assistance sociale.

Techniquement, la grève devait débuter hier à 23h59. Les travailleurs de Postes Canada ont déclenché ce moyen de pression pour faire avancer les négociations en vue de l'adoption de leur prochain contrat de travail. Essentiellement, elles achoppent sur des questions de santé et sécurité au travail, a indiqué une porte-parole du STTP Aalya Ahmad. Le nouveau système robotisé qui trie le courrier engendrerait davantage de retards dans la livraison et d'accidents de travail, a-t-elle expliqué. La grève débute d'ailleurs à Winnipeg, car c'est le premier endroit où le nouveau système a été implanté.

Autre point de litige: les salaires pour les nouveaux employés à qui l'on veut offrir un salaire de départ de 19$ de l'heure, soit 22% de moins que la rémunération actuelle.

Hier, Postes Canada a déclaré vouloir «continuer à négocier». «Une interruption des services postaux n'est absolument pas nécessaire. La Société est déçue de l'annonce du syndicat quant à son intention de déclencher une grève rotative à Winnipeg. La Société et le syndicat devraient se concentrer sur la négociation d'un contrat de travail et sur les services aux Canadiens», pouvait-on lire dans un communiqué diffusé hier après-midi. La porte-parole de Postes Canada n'a pas rappelé La Presse.