La mondialisation et la vigueur du dollar canadien incitent de plus en plus d'entreprises à transférer leur production à l'étranger, d'après une étude d'Exportation et développement Canada (EDC).

Le chercheur Jean-François Lamoureux, qui a rédigé le document, rappelle que la valeur du huard est passée d'à peine 60 cents US au tournant du millénaire à plus de 1 $ en 2008.

Or, pendant la même période, les ventes des filiales étrangères (VFE) sont passées de 367 milliards de dollars à 508 milliards. C'est une augmentation deux fois plus rapide que celle des exportations.

M. Lamoureux indique d'ailleurs que les VFE ont désormais surpassé les exportations du Canada vers tous les grands marchés du monde à l'exception des États-Unis.

Selon lui, il faut y voir un signe de la capacité d'adaptation des entreprises d'ici. Il souligne que certaines sociétés n'auraient pas survécu si elles n'avaient pas trouvé le moyen de profiter des marchés étrangers.

Les données disponibles ne couvrent que la période 2000 à 2008, mais d'après M. Lamoureux les transferts de production se sont probablement multipliés depuis ce temps, entre autres à cause de la crise économique.

M. Lamoureux reconnaît que les transferts de la production d'une entreprise entraînent habituellement la perte d'emplois manufacturiers au pays. Il rappelle toutefois que la croissance qu'ils génèrent est souvent responsable de la création de postes au siège social. «Au bout du compte, cela crée des emplois plus haut dans la chaîne de valeur au Canada», explique-t-il.

L'économie canadienne a d'ailleurs plutôt bien fait en ce qui a trait à la création d'emploi, au cours de la dernière décennie. Avant la récession, le taux de chômage était même inférieur à 6 pour cent. La balance commerciale du Canada était en outre excédentaire.

La situation a toutefois changé depuis la crise. Au cours des derniers mois, le Canada a en effet enregistré un déficit commercial, en dépit d'une augmentation de ses exportations et d'une hausse du prix des matières premières.