Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a affirmé mardi que la réforme mondiale du système financier imposerait certains coûts aux banques à charte canadiennes, assurant toutefois que les bénéfices qui en découleront en vaudront la peine.

À l'occasion d'un discours prononcé en présence de dirigeants d'affaires et d'universitaires à la Deutsche Bundesbank, banque centrale d'Allemagne, à Berlin, M. Carney a appuyé sans réserve le processus de réforme mis en branle par le G20 afin que les banques augmentent leurs réserves de capitaux, même si cela doit se traduire par une hausse des coûts de leurs activités.

M. Carney a de plus affirmé que l'expérience du passé laissait deviner que les banques à charte canadiennes refileront à leur clientèle les coûts liés aux nouvelles exigences en matière de fonds, en augmentant les coûts d'emprunt.

Entre autres possibilités, les banques pourraient également se procurer des fonds supplémentaires sur les marchés de capitaux publics, générer des capitaux à l'interne à même les bénéfices non répartis, ou encore se départir d'actifs ou en freiner la croissance.

Selon M. Carney, il existe une autre solution pour les banques, qui pourraient réduire leurs dépenses en personnel d'environ 10%, notamment en réduisant leurs activités ou en diminuant les primes accordées à leurs dirigeants.

Aux yeux du gouverneur de la Banque du Canada, il ne fait aucun doute que le système doit être réformé, après que sa récente implosion eut donné lieu au plus important ralentissement économique depuis la Seconde Guerre mondiale.

Dans des études rendues publiques le mois dernier, le Comité de Bâle, chargé de proposer des mesures de réforme, a estimé que la perte cumulative médiane provoquée par les crises financières passées correspondait à 63% du produit intérieur brut (PIB) national.

Bien que les banques canadiennes aient tenu le coup durant la plus récente crise, M. Carney a dit croire que les réformes profiteraient à l'économie du Canada.

La Banque du Canada a récemment estimé que l'amélioration de la sûreté et de la solidité des systèmes financiers canadien et international se traduirait par des gains d'une valeur approximative de 200 milliards, ce qui correspond à environ 13% du PIB du pays.