Ottawa a relancé son projet d'achat de deux nouveaux navires de soutien interarmées pour la Marine canadienne, après qu'un plan semblable ait échoué il y a deux ans. Le coût de cette acquisition pourrait s'élever à 2,6 milliards de dollars.

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a annoncé la nouvelle, mercredi, en conférence de presse à Halifax. Il a affirmé que ces navires représenteront un avantage important pour les opérations de la Marine dans le Nord canadien, grâce à leur capacité d'effectuer de longs déploiements. Les navires pourraient aussi être utilisés pour des missions à l'étranger.

M. MacKay a aussi soutenu que les nouveaux navires amélioreront la capacité de l'armée à faire face à des catastrophes et des missions humanitaires, telle que celle qui a eu lieu en janvier en Haïti.

La dernière tentative du gouvernement fédéral pour l'acquisition de navires de soutien a avorté il y a deux ans. Selon le ministre de la Défense, les soumissions présentées à l'époque par les fournisseurs ne correspondaient pas aux attentes.

Après un appel d'offres, ces navires seront construits par un chantier naval canadien, a assuré M. MacKay, mais le choix de ce lieu ne sera pas effectué avant deux ans.

Le porte-parole néo-démocrate en matière de Défense, Peter Stoffer, a souligné que le même processus avait déjà capoté par le passé, ce qui place, à son avis, un point d'interrogation sur le succès de cette tentative.

«Qu'est-ce que vous (le gouvernement) avez fait dans les deux dernières années?», a-t-il demandé dans le cadre d'une entrevue.

Le gouvernement libéral avait d'abord annoncé, en 2004, un plan pour remplacer les navires de soutien âgés de la Marine qui comptaient 40 ans de service.

Après que le Parti conservateur ait pris le pouvoir en 2006, le gouvernement a manifesté son intention de faire construire trois nouveaux navires de soutien au coût de 2,1 milliards de dollars.

Le projet a été mis en suspens à l'été 2008. Le ministère fédéral des Travaux publics avait alors affirmé que les soumissions de l'industrie dépassaient le budget alloué pour cet investissement et qu'elles ne correspondaient pas aux exigences.

«Nous sommmes absolument déterminé à faire réussir ce projet», a soutenu le ministre MacKay.

Contrairement au processus débuté en 2006, l'achat d'un troisième navire est seulement optionnel, selon le gouvernement.

«Cela fera partie des négociations qui se dérouleront une fois que nous avons choisi la conception du navire», a affirmé la ministre des Travaux publics, Rona Ambrose.

Eric Lerhe, un commodore de la Marine à la retraite, a argué qu'il ne croyait pas qu'un troisième navire pourra être construit à l'intérieur de l'enveloppe budgétaire prévue.