Une analyse de l'économiste indépendant Dale Orr affirme qu'Ottawa peut équilibrer son budget sans hausser les impôts.

Selon le rapport dévoilé lundi, le directeur parlementaire du budget, Kevin Page, est trop pessimiste lorsqu'il affirme que le gouvernement fédéral affiche un déficit structurel. Mais à l'inverse, le ministre des Finances, Jim Flaherty, affiche un optimiste injustifié puisque ses chiffres ne concordent pas tout à fait avec la réalité, avance l'économiste.

M. Orr estime qu'Ottawa peut équilibrer son budget au cours de l'année fiscale 2016-2017 en vertu du scénario imaginé par M. Flaherty, mais il pourrait s'avérer plus difficile que prévu de limiter l'augmentation des dépenses à 3% par année, tel que prévu par Ottawa. M. Orr juge même ces prévisions irréalistes.

Même en étant optimiste, l'économiste croit qu'Ottawa devra creuser sa dette nationale de près de 180 milliards $ supplémentaires au cours des prochaines années. Mais même une augmentation minime des dépenses, disons de 4% par année, pourrait retarder l'atteinte de l'équilibre budgétaire jusqu'en 2020-21 et ajouter environ 220 milliards $ à la dette.

Cependant, si cette augmentation des dépenses atteignait 5% - ce qui reste inférieur à ce que le gouvernement conservateur dépensait avant la récession -, Ottawa ne serait jamais capable d'équilibrer son budget, révèle le rapport de la firme Dale Orr Economic Insight.

Un déficit structurel est le résultat d'un déséquilibre fondamental entre les revenues et les dépenses d'un gouvernement. Un déficit conjoncturel est plutôt le fruit d'un élément exceptionnel ou de facteurs à court terme.

Au cours des huit premiers mois de l'année fiscale en cours, le déficit d'Ottawa a atteint 36 milliards $. Les dépenses du gouvernement ont augmenté afin de combattre la récession et les revenus ont chuté en raison, notamment, d'une diminution drastique des produits de l'impôt sur les sociétés.

Néanmoins, une étude publiée lundi par Marché mondiaux CIBC anticipe de bonnes nouvelles sur le front des revenus d'impôts des sociétés.

Selon la banque d'investissement, lorsque les résultats financiers pour le quatrième trimestre de 2009 seront dévoilés, les bénéfices d'exploitation des entreprises inscrites à la Bourse de Toronto devraient être en hausse de 43%, ce qui représente la première hausse à ce chapitre depuis le troisième trimestre de 2008.