Près de 7000 Canadiens ayant fraudé le fisc en gardant leur argent à l'étranger se sont dénoncés, mais seulement 90 d'entre eux ont des comptes à la banque suisse UBS, a révélé jeudi le ministre fédéral du revenu, Jean-Pierre Blackburn.

Les autres fraudeurs repentis ont placé leurs avoirs dans d'autres banques offshore ou ont choisi une autre forme d'évasion fiscale, a indiqué le ministre dans une interview publiée dans le quotidien National Post.

   La banque UBS est dans le collimateur de ses services, qui soupçonnent de nombreux citoyens aisés d'y détenir des sommes importantes.

   

   Le ministère des Impôts a engagé en septembre dernier des négociations avec l'établissement helvétique pour tenter de lui arracher la liste de ses clients canadiens - comme l'ont fait les États-Unis, en exerçant de fortes pressions sur la banque - mais il s'est heurté au principe du secret bancaire.

   M. Blackburn avait alors menacé de poursuivre UBS en justice pour obtenir gain de cause.

   

   Dans l'interview, il indique que 6798 contribuables ont volontairement reconnu cette année avoir dissimulé au total 1,66 milliard de dollars canadiens sur lesquels ils n'ont pas payé d'impôt. Soit 50% de plus que durant toute l'année 2008.

«Les gens se rendent compte que ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils soient pris. Je leur dis: nous vous aurons, nous vous trouverons», affirme le ministre.

   Selon la loi canadienne, les personnes qui révèlent au fisc leurs revenus cachés ne paient aucune amende et il n'y a aucune date limite pour faire cette démarche.

   

 Elles doivent acquitter seulement les impôts dus et des intérêts correspondants au retard de leur versement.