Après avoir connu une croissance modeste au troisième trimestre, le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, se dit confiant de voir l'économie canadienne prendre de la vitesse pendant le quatrième trimestre.

M. Flaherty a indiqué croire mardi que l'économie démontrera plus de vigueur d'ici la fin de l'année et en 2010, faisant oublier la lenteur du redressement connu jusqu'à présent.

«Nous espérons voir la croissance se poursuivre à un rythme plus rapide (au quatrième trimestre), a déclaré le ministre à Toronto. Nous sommes certainement plus optimistes face à une croissance économique en 2010.»

Les économistes s'accordent essentiellement pour dire que l'économie canadienne connaîtra une croissance à court terme, mais que cette reprise sera modeste au cours des prochains moins, au fur et à mesure que l'économie mondiale prendra du mieux.

«Au cours des six prochains mois nous serons en mode relance», a dit l'économiste en chef de la Banque Scotia (TSX:BNS), Warren Jestin, lors d'un entretien accordé en marge d'une conférence économique.

Il croit que les ajustements des stocks, surtout dans le secteur automobile, stimuleront la croissance alors que les entreprises augmenteront leur production.

«La production automobile reprend et les projets gouvernementaux débutent enfin. En général, ça devrait nous mener vers une autre phase de croissance soutenue, mais pas de croissance aussi robuste que ce qui était la norme auparavant», a dit M. Jestin.

Les experts précisent toutefois que l'économie entretient un équilibre précaire entre une reprise et une nouvelle récession.

M. Jestin a prédit que la croissance serait modeste au Canada au cours des deux prochaines années, atteignant environ 2,5%, pendant que des économies émergentes comme celles de la Chine et de l'Inde pourraient connaître une croissance de 7 ou même 9%.

Le marché du travail prendra aussi du mieux, croit-il, même s'il n'attend pas création nette d'emplois avant 2011.

Toutefois, une étude rendue publique mardi par la Banque CIBC démontre que les grandes villes canadiennes souffrent encore du ralentissement économique.

Le rapport ajoute que l'impulsion économique est à son plus bas niveau depuis 1991, 10 des 25 zones urbaines en importance du pays affichant une croissance négative.

«Sur une base annuelle, notre indice a continué d'indiquer une tendance à la baisse, en nous donnant quelques alertes précoces quant aux chiffres 'mous» du produit intérieur brut (PIB), a indiqué un économiste de la CIBC, Benjamin Tal. Après tout, plus des deux tiers du PIB canadien sont produits dans les grandes villes du Canada, de sorte que le sort de ces villes en dit long sur celui de l'économie.»

Le document précise enfin que neuf des dix villes qui sont en territoire négatif sont situées en Ontario et au Québec, «ce qui traduit bien le caractère multidimensionnel des problèmes qui affligent ces deux provinces en raison de l'affaiblissement de leurs secteurs manufacturier et forestier, de la baisse de la demande à l'importation des États-Unis et de la vigueur du dollar canadien».