Le dollar canadien s'est échangé ces derniers jours près de son niveau le plus élevé en plus d'un mois tandis que la hausse des mises en chantier a compensé les conjectures voulant que la Banque du Canada fasse état de préoccupations aujourd'hui quant à la vigueur du huard.

Ce dernier s'est apprécié de 2,3% depuis la dernière réunion de la banque centrale canadienne le 21 juillet dernier. Les décideurs avaient alors soutenu que la force du huard nuisait à la reprise économique au pays. La banque a maintenu son taux directeur à son niveau plancher record de 0,25% et elle a promis de le laisser intact jusqu'en juin 2010 selon la manière dont l'inflation se présentera.

«L'attention se tourne déjà vers la Banque du Canada demain (aujourd'hui)», indiquait hier Matthew Strauss, stratège en matière de devises de RBC Marchés des capitaux, à Toronto, filiale de la Banque Royale. «Chacun se concentre sur l'engagement conditionnel de laisser les taux inchangés, a-t-il ajouté. Je crois qu'ils vont respecter cet engagement conditionnel.»

Hier, le huard a cependant clôturé en baisse de 13 centièmes, à 92,51 cents US, après avoir frôlé les 93 cents US plus tôt durant la journée. Le dollar canadien est venu hier au deuxième rang quant aux pires performances des devises comparativement au dollar américain parmi les 16 devises les plus échangées suivies par Bloomberg, après le dollar de Taiwan. Les dollars australien et néo-zélandais qui, comme le huard, ont tendance à suivre les mouvements des prix des actions et des produits de base, ont chacun grimpé de 0,6% par rapport au dollar américain.

La Banque du Canada ne changera pas son taux d'intérêt directeur à sa réunion d'aujourd'hui, selon tous les 21 économistes sondés par Bloomberg News. Ce taux, qui était de 4% lorsque le gouverneur Mark Carney a pris les rênes de la Banque du Canada en février 2008, est demeuré stable depuis avril dernier.

Hier, le huard a atténué une baisse survenue plus tôt dans la journée après que la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) eut annoncé que les mises en chantier en août avaient augmenté de 150 400 sur une base annualisée, soit plus que l'estimation médiane de 139 500 recueillie après de 20 économistes sondés par Bloomberg News. «Le grand catalyseur fut les données meilleures que prévu sur les mises en chantier», a expliqué J.P. Blais, vice-président de la filiale des devises étrangères de BMO Marchés des capitaux, à Toronto. «Le dollar canadien a profité de ce fait», a-t-il dit. Même dans ce cas-là, l'énoncé de politique monétaire de la Banque du Canada aujourd'hui «est un facteur très présent à l'esprit des gens», a-t-il ajouté.