La récession frappe fort sur le marché de la construction et de la rénovation résidentielle.

Pour Rona,[[|ticker sym='T.RON'|]] le plus grand détaillant canadien sur ce marché, ça se traduit par les pires résultats trimestriels les plus depuis des années. De même qu'un avertissement de prudence de la part de ses dirigeants envers les prétendus indices de reprise économique.«Jusqu'à présent, rien n'indique que la situation s'améliore de façon significative dans notre secteur», a indiqué Robert Dutton, président et chef de la direction de Rona, à l'occasion de la présentation de résultats du deuxième trimestre, hier.

«Malgré une récente amélioration, la confiance des consommateurs demeure relativement basse et le taux de chômage très élevé. Les consommateurs restent prudents, cherchent les aubaines et réalisent des travaux de moindre envergure.»

Juste auparavant, Rona avait confirmé un deuxième trimestre consécutif de baisse importante (-7%) de ses ventes totales par rapport à la même période un an plus tôt.

Sa rentabilité en a pris aussi pour son grade durant ces trois mois terminés le 30 juin. Le bénéfice net de Rona, à 60,8 millions, est en recul prononcé de 20% par rapport au même trimestre l'an dernier.

C'est la pire baisse annualisée du bénéfice trimestriel de Rona après plusieurs années de progression. Malgré tout, en Bourse, les investisseurs ont réagi avec modération.

Après un repli prononcé en mi-journée, les actions de Rona ont terminé en légère hausse de 0,1%, à l'encontre d'une séance négative à la Bourse de Toronto. À 14,35$ l'action, la valeur boursière de Rona demeure tout de même en avance de 14% par rapport à l'an dernier.

Un titre apprécié

D'ailleurs, Rona a pu profiter de sa résilience relative en Bourse pour réaliser en juin une émission d'actions qui s'est élevée à 172 millions, soit 22 millions de plus que prévu.

Aussi, malgré l'impact de la récession sur ses résultats, Rona continue d'attirer des avis intéressés de la part des analystes boursiers.

Parmi les neuf analystes recensés par l'agence financière Bloomberg, aucun ne suggère la revente des actions de Rona.

Plutôt, trois analystes recommandent leur achat et six prônent leur maintien en portefeuille.

Du point de vue des dirigeants de Rona, l'impact de la récession sur les résultats à court terme ne justifie pas un détour de leurs objectifs pour les prochains trimestres, centrés sur des gains d'efficacité afin de protéger la marge bénéficiaire de l'entreprise.

Toutefois, Rona a ralenti le rythme de ses investissements en immobilisations. Ils sont désormais prévues à hauteur de 160 millions pour l'exercice en cours, 18% de moins qu'en 2008.

Aussi, selon le président Robert Dutton, Rona demeure en très bonne situation financière pour poursuivre l'expansion et l'amélioration de ses activités, particulièrement vers l'ouest du Canada.

Entre autres choses, Rona profite de la sévère récession en construction et en rénovation résidentielle en Colombie-Britannique et en Alberta pour y recruter de nouveaux marchands.

Au dernier compte, son réseau de distribution dans tout le Canada approche les 700 magasins sous différentes enseignes.

Ce réseau de Rona totalise quelque 16 millions de pieds carrés en superficie commerciale, pour des ventes au détail totales de l'ordre de six milliards de dollars.

RONA FRAPPÉE PAR LA RÉCESSION

2e trimestre 2009/(var. un an)

Ventes totales : 1,37 milliard /(-7%)

Ventes des magasins comparables (1) : - 6,2%

Bénéfice net : 60,8 millions /(-20%)

Cours boursier : 14, 35$ /("14%)

(1) Magasins ouverts depuis plus d'un an

Sources : Rona, Bourse de Toronto