Les membres du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile ont entériné mercredi dans une proportion de 87 pour cent l'entente de principe conclue avec le manufacturier General Motors.

L'entente de principe entre le syndicat et le constructeur automobile en difficulté, annoncée dimanche à la suite de seulement trois jours de négociations, inclut un gel des salaires jusqu'en septembre 2012, l'élimination d'une prime annuelle ainsi qu'une réduction des heures chômées et rémunérées, entre autres concessions.

L'accord est conditionnel à l'approbation des autorités fédérales et provinciales, et elle dépend de la promesse faite par la maison mère de Detroit, General Motors, de maintenir au Canada 20 pour cent de son volume de fabrication nord-américain.

Plusieurs syndiqués ayant pris part au vote ont dit avoir appuyé l'entente à contrecoeur, la qualifiant de «douloureuse» mais «réaliste».

Les gouvernements fédéral et de l'Ontario ont consenti à verser des milliards de dollars à GM Canada et Chrysler Canada afin de les maintenir à flot alors que chutent leurs ventes, mais seulement si toutes les parties concernées - incluant la main-d'oeuvre - font leur part pour venir en aide aux constructeurs. General Motors a prévenu que sans aide gouvernementale du Canada et des États-Unis, il pourrait faire faillite.

Même en profitant de prêts, GM Canada compte éliminer quelque 4000 emplois au cours de l'année à venir, avec la fermeture de son usine de camionnettes à Oshawa, cet automne, et celle de boîtes de vitesses à Windsor, en 2010.

L'entente conclue le week-end dernier touche les 10 000 membres des TCA qui travaillent dans les installations de montage de GM à Oshawa et les usines de composantes de St. Catharines, Windsor et Woodstock, en Ontario.

Les travailleurs syndiqués d'Oshawa et de Woodstock ont voté mardi, et les autres mercredi.

En cas d'approbation de l'accord, les TCA entendaient commencer à négocier des ententes similaires avec Chrysler Canada et Ford Canada.

GM et Chrysler ont jusqu'au 31 mars pour finaliser leurs plans de restructuration afin d'avoir droit à l'aide financière promise par les autorités.

Ford, qui se porte beaucoup mieux que les deux autres constructeurs, n'a pas demandé à ce que l'État lui vienne en aide.

À l'occasion d'une allocution prononcée mardi, le ministre fédéral de l'Industrie, Tony Clement, a estimé que la reprise du secteur automobile canadien dépendait des consommateurs américains, qui achètent la plupart des véhicules produits dans les usines canadiennes.

Le ministre a également affirmé que l'entente passée entre GM et les TCA ne constituait qu'«une pièce du casse-tête».