Une petite semaine de vacances-soleil dans le sud des Etats-Unis devient de plus en plus dispendieuse pour les Canadiens, la valeur du dollar canadien poursuivant sa glissade.

Le huard a clôturé lundi à son plus bas niveau depuis près de cinq ans, victime, une fois de plus, des mauvaises nouvelles économiques, cette fois à propos du secteur de l'habitation.

Pendant ce temps, le dollar américain continue de prendre du mieux.

La devise canadienne a clôturé à 76,98 cents US, en baisse de 0,45 cent US, son plus bas niveau depuis septembre 2004. Plus tôt en cours de séance, il reculait de 1,20 cent US et s'échangeait à 76,53 cents US.

Selon les données dévoilées lundi par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL), le nombre de mises en chantier a diminué pour le sixième mois consécutif en février, mois au cours duquel il a enregistré une baisse de 12,3 pour cent, par rapport à janvier. Par rapport au mois de février de l'an dernier, le recul est de 30 pour cent.

Le plus récent déclin du dollar canadien s'est produit malgré une hausse du prix du pétrole. Le cours du baril a grimpé de 1,55 $ US à 47,07 $ US lundi à la Bourse des matières premières de New York - son plus haut niveau en deux mois.

Habituellement, le huard s'envole avec le pétrole en raison de la robustesse du secteur pétrolier de l'économie canadienne.

«Avec la Bourse de Toronto qui va si mal, ce qui est le reflet du pessimisme vis-à-vis de l'économie, et la réduction des taux d'intérêt (...) Ce ne sont pas de bonnes choses pour le dollar canadien», a observé l'économiste Benjamin Tal, de la Banque CIBC.

Selon Douglas Porter, économistes chez BMO Marchés des capitaux, le bon sort du dollar canadien est lié aux marchés d'actions mondiaux, qui chutent avec le parquet torontois.

«Malheureusement, toutes les merveilleuses données fondamentales du Canada n'empêcheront pas le dollar canadien de s'affaiblir et elles n'empêcheront pas la vague de très mauvaises nouvelles étrangères de franchir nos frontières», a-t-il indiqué.

Le plongeon de lundi était aussi attribuable à la remontée du billet vert américain par rapport à la plupart des autres grandes devises étrangères.

«En cette période de stress extrême sur les marchés financiers mondiaux, les investisseurs se retrouvent dans ce bon vieux refuge qu'est le dollar américain», a déclaré M. Porter.

«Malgré toutes les verrues de l'économie américaine et des marchés financiers américains, c'est encore le marché le plus liquide au monde, qui est toujours considéré comme un refuge relativement bon.»