Les partis de l'opposition ont réagi à l'annonce d'un nouveau recul important du PIB en blâmant le gouvernement Harper, qui, selon eux, s'est trop longtemps fermé les yeux et a réagi trop tard pour contrer la crise.

Le Parti libéral a demandé au premier ministre Stephen Harper de s'excuser auprès des Canadiens pour avoir laissé la situation se dégrader jusqu'à l'état où elle se trouve maintenant.

 

Statistique Canada a indiqué hier que le produit intérieur brut du Canada avait chuté de manière importante au dernier trimestre de 2008, soit de 3,4%.

«En septembre dernier, le premier ministre a dit que si nous devions avoir un quelconque effondrement ou récession, ce serait déjà arrivé. Nous savons maintenant qu'il a fait cette déclaration à la veille de la plus grande contraction de l'économie depuis presque 20 ans», a dénoncé le critique libéral en matière de Finances, John McCullum.

«Le premier ministre va-t-il présenter ses excuses aux milliers de Canadiens qui ont perdu leur emploi parce qu'il n'a pas compris l'état de notre économie?»

M. Harper a répondu que ces mauvaises nouvelles étaient autant de raisons qui devraient convaincre la Chambre des communes et le Sénat d'adopter son plan de relance le plus rapidement possible.

Le gouvernement se plaint que l'opposition retarde l'entrée en vigueur de ce plan, compris dans le budget de janvier dernier et dans des documents connexes qui visent à créer un fonds de 3 milliards de dollars destiné à accélérer certains investissements.

«L'opposition n'aide en rien en ne faisant que répéter des mauvaises nouvelles économiques, sans rien avoir à offrir», a lancé le premier ministre.

«Il y a des mesures importantes devant la Chambre (des communes). Comme l'opposition n'a aucune alternative à proposer, je l'encouragerais à faire passer ces mesures le plus rapidement possible.»

À la Chambre des communes, M. Harper a aussi fait valoir que le pays était en relativement bonne santé financière par rapport à d'autres pays.

«Tout le monde sait que l'économie canadienne s'est contractée au cours du quatrième trimestre, a-t-il dit. Ils devraient aussi savoir que l'économie américaine s'est contractée deux fois plus vite, l'économie européenne deux fois plus vite.»

«Notre économie demeure dans une position de force relative», a-t-il conclu.

Mais le chef du NPD, Jack Layton, n'a pas voulu se satisfaire de cette explication. «Au mois de novembre (dans l'énoncé économique), il a dit que ce n'était pas nécessaire d'avoir des inquiétudes par rapport à notre économie», a-t-il rappelé.

«C'est vrai que c'est un ralentissement mondial, mais d'autres pays font énormément pour corriger la situation. Notre gouvernement était en retard et il ne croit pas vraiment que des actions fortes doivent être mises en place.»

Même son de cloche au Bloc québécois, où le chef Gilles Duceppe a invité le gouvernement à s'inspirer de certaines de ses idées, comme des garanties de prêts pour l'industrie du bois d'oeuvre.

Par ailleurs, à sa sortie de la Chambre des communes, le député libéral John McCallum a indiqué qu'il n'était pas question de ralentir l'adoption du plan de relance économique ni celle du fonds de 3 milliards pour les investissements en infrastructure, et ce, tant à la Chambre des communes qu'au Sénat.

«C'est nous qui avons dit à répétition que nous voulions que l'argent soit dépensé rapidement. Mais il est possible de marcher et de mâcher de la gomme en même temps. Vous pouvez faire sortir l'argent des coffres tout aussi rapidement, tout en ayant un certain degré de responsabilité quant à la manière de le dépenser», a déclaré M. McCallum.