Le premier ministre Stephen Harper prévient les Canadiens que les mauvaises nouvelles économiques risquent de s'accumuler au cours des prochains mois.

De passage à Miramichi, au Nouveau-Brunswick, où il a annoncé de nouveaux investissements pour la réfection d'installations sportives, le premier ministre s'est dit troublé par la perte record de 129 000 emplois en janvier seulement, une saignée qui a fait bondir le taux de chômage de 6,6% en décembre à 7,2% le mois dernier.Mais il a soutenu que son gouvernement s'attendait à une crise économique difficile, d'où la décision de présenter un budget pour stimuler l'économie qui plongera le gouvernement fédéral dans le rouge de quelque 64 milliards de dollars au moins au cours des deux prochaines années.

M. Harper a aussi affirmé que la situation demeurera extrêmement difficile tant et aussi longtemps que l'économie américaine n'aura pas pris du mieux, rappelant que les États-Unis demeurent «l'épicentre» de la récession mondiale. En janvier, 598 000 emplois ont été perdus en janvier.

«Ce sont évidemment de mauvaises nouvelles. Mais ce qui est encore plus troublant, ce sont les mauvaises nouvelles en provenance des États-Unis où les pertes sont encore plus importantes. Les pertes d'emplois là-bas s'élèvent maintenant à trois millions depuis le début de la récession. Les États-Unis continuent d'être l'épicentre de la crise et cela est très préoccupant», a dit M. Harper.

Le premier ministre a aussi écarté l'idée de présenter de nouvelles mesures pour soutenir l'économie, comme le réclament certains partis de l'opposition.

«Maintenir notre plan»

«Notre gouvernement a proposé un plan économique aussi important et un déficit aussi imposant parce que nous nous attendions à des défis économiques significatifs et des pertes d'emplois importantes au cours de la prochaine année. Cela dit, nous devons maintenir notre plan. On ne peut pas se permettre au Parlement d'avoir de l'instabilité. On ne peut pas avoir un nouveau plan à chaque semaine, ou à chaque mois ou à chaque fois qu'il y a des chiffres désolants», a dit le premier ministre.

Cette saignée au chapitre de l'emploi en janvier a provoqué une véritable commotion hier à la Chambre des communes. Le Parti libéral, le Bloc québécois et le NPD ont tour à tour exigé de nouvelles mesures à la fois pour soutenir les travailleurs condamnés au chômage et pour relancer l'économie.

Le critique libéral en matière de finances, John McCallum, a exhorté le gouvernement Harper à rendre plus accessibles les prestations d'assurance emploi pour les travailleurs ayant perdu leur emploi, peu importe l'endroit où ils vivent. Il a aussi accusé les conservateurs d'avoir sous-estimé l'ampleur de la crise, jugeant également irréaliste les prévisions contenues dans le budget selon lesquelles les mesures visant à stimuler l'économie permettraient de protéger 190 000 emplois.

«En janvier seulement, 129 000 emplois ont été perdus, soit trois fois plus que prévu et un record de tous les temps. Les conservateurs sous-estiment les problèmes et surestiment leurs solutions», lancé M. McCallum aux Communes.

Le leader parlementaire du Bloc québécois, Pierre Paquette, a affirmé que les dernières statistiques démontrent que la crise économique est plus profonde que ne l'a estimée le gouvernement Harper. Résultat: d'autres mesures seront nécessaires, en plus du budget déposé le 27 janvier, pour atténuer les effets de la récession.