Le constructeur d'automobiles japonais Toyota, qui avait été détrôné au premier semestre 2015 par l'allemand Volkswagen, a repris la première place au palmarès des ventes sur les neuf premiers mois de l'année, selon des chiffres publiés lundi.

De janvier à septembre, Toyota a écoulé plus de 7,49 millions de véhicules (Toyota, voitures de luxe Lexus, mini-véhicules Daihatsu, poids lourds Hino), contre 7,43 millions pour Volkswagen, qui n'avait pas encore été affecté sur cette période par l'affaire de ses moteurs truqués, révélée seulement dans la deuxième partie de septembre.

Les deux groupes ont vu leurs ventes reculer dans des proportions identiques (-1,5%). Dans le cas de Toyota, ce repli s'explique par des ventes en berne au Japon (-7,8%), où la reprise économique est très fragile. Volkswagen a souffert quant à lui de la mauvaise tenue de certains marchés, dont la Chine et le Brésil.

Il faudra attendre les mois prochains pour évaluer l'impact de la tricherie sur ses ventes. Volkswagen a avoué avoir installé sur les moteurs diesel de 11 millions de véhicules dans le monde un logiciel capable de fausser les résultats des tests antipollution.

Le nouveau patron du groupe, Matthias Müller, a cependant dit qu'il ne voyait pas pour l'instant de plongeon des commandes. Certains commentateurs soupçonnent les concessionnaires Volkswagen de consentir de gros rabais aux clients pour maintenir la demande à flot.

L'allemand était pour la première fois monté sur la première marche du podium à l'issue du premier semestre avec 5,4 millions d'exemplaires vendus, contre 5,02 millions pour Toyota.

Malgré ses difficultés dans l'archipel nippon, ce dernier peut désormais espérer garder son titre sur l'ensemble de l'année. En 2014, les deux rivaux étaient au coude à coude, le constructeur japonais affichant 10,23 millions au compteur, Volkswagen 10,14 millions.

Toyota, fabricant de la citadine Yaris et de la voiture hybride Prius, avait conquis en 2008, au début de la crise financière internationale, la première place mondiale, monopolisée par l'américain General Motors durant plus de 70 ans.

Il la lui avait rendue pour un an en 2011 à cause du séisme et du tsunami du 11 mars de la même année dans le nord-est du Japon, avant de rebondir. Mais le gel des constructions d'usines décidé en 2013 par le PDG Akio Toyoda, dans le but de «renforcer la compétitivité» du groupe, a pesé sur les ventes. Toyota a récemment décidé de reprendre les investissements, au Mexique et en Chine, premier marché mondial de l'automobile où le groupe japonais a pris du retard sur ses concurrents.