Nissan a prévu lundi une légère hausse de son bénéfice net en 2014-2015 grâce à de meilleures ventes attendues sur ses principaux marchés à l'exception du Japon, après avoir profité de la dépréciation du yen à l'exercice précédent.

Entre le 1er avril 2014 et le 31 mars 2015, le constructeur d'automobiles japonais dont le français Renault est le premier actionnaire vise un bénéfice net de 405 milliards de yens (2,9 milliards d'euros au taux de change prévu par Nissan), en hausse de 4 %.

Le deuxième groupe nippon du secteur s'attend à une progression de 8,9 % de ses ventes en volume, tirées par des hausses en Chine, aux États-Unis et en Europe, et malgré une baisse attendue des ventes au Japon à la suite d'une hausse de taxe sur la consommation (équivalente à la TVA française).

Il a précisé que sa production mondiale s'appuierait sur deux nouveaux sites manufacturiers, au Mexique et au Brésil, et que pour doper ses ventes, il comptait sur la sortie de nouveaux modèles, par exemple les crossover Qashqai et Rogue, la citadine bon marché Datsun GO dans les pays émergents et la berline de luxe Infiniti Q50. Les ventes de sa citadine électrique Leaf - 110 000 unités cumulées depuis décembre 2010 -, peinent en revanche à décoller.

Son chiffre d'affaires pourrait in fine gagner 2,9 %, à 10 790 milliards de yens (80,5 milliards d'euros), tandis que son bénéfice opérationnel, soutenu par des réductions de coût dans le domaine manufacturier et malgré une évolution des taux de change moins favorable, pourrait progresser de 7,4 % à 535 milliards de yens (3,8 milliards d'euros).

«Si 2014 se déroule comme nous le pensons, ce sera une très bonne année de résultats financiers», a souligné lors d'une conférence de presse le PDG du constructeur, Carlos Ghosn, qui a noté néanmoins que la volatilité des taux de change, et particulièrement du yen, constituait un facteur de risque pour les prévisions du groupe.

Rebond en Chine

Lors de l'exercice écoulé, le yen s'est déprécié en moyenne de 25 % face à l'euro et de 20 % face au dollar, d'après les calculs de Nissan, en raison de l'assouplissement considérable de la politique monétaire de la Banque du Japon. Cette évolution a dopé les revenus tirés par le groupe à l'étranger, lorsqu'il les a convertis en monnaie japonaise.

Au final, entre avril 2013 et mars 2014 le bénéfice net a bondi de 14 % à 389 milliards de yens (2,9 milliards d'euros au taux de change moyen de la période), mieux que les 355 milliards que le groupe avait prévu en novembre, lorsqu'il avait sabré de 15 % sa prévision antérieure.

Il a toutefois moins profité de la chute du yen que son compatriote Toyota: le premier constructeur mondial conserve une base manufacturière plus importante au Japon que Nissan, qui a davantage délocalisé.

Les ventes mondiales de Nissan ont progressé de 5,6 % en volume, tirée par de bons résultats sur ses principaux marchés, et sa part de marché s'est maintenue à 6,2 %,

Aux États-Unis, ses ventes ont fortement augmenté, dopées par une reprise du marché et les bonnes performances de son crossover Rogue et de sa berline de moyenne gamme Altima.

En Chine, qui devrait vite devenir son premier marché devant les États-Unis, les ventes se sont relevées des difficultés connues après la nationalisation par le Japon des îles Senkaku en septembre 2012, une décision qui avait entraîné des protestations massives en Chine qui revendique ces territoires. Les ventes de tous les constructeurs nippons en avaient pâti dans l'Empire du Milieu.

Au Japon, les consommateurs se sont précipités en fin de période pour profiter jusqu'à la fin d'une taxe sur la consommation à 5 %, avant sa hausse à 8 % le 1er avril. Le SUV X-Trail et la mini Dayz ont été particulièrement bien écoulés.

Dopé par la forte dépréciation du yen, son chiffre d'affaires a bondi de 20 % à 10 482,5 milliards de yens (78,1 milliards d'euros) et son bénéfice opérationnel de 13,6 % à 498,4 milliards de yens (3,7 milliards d'euros).