Les ventes de voitures ont augmenté en février pour les principaux constructeurs automobiles du marché américain mais à un rythme ralenti par rapport aux mois précédents en raison de prix du carburant en hausse, des intempéries et des inquiétudes pour l'économie.

Les ventes de février ont progressé dans leur ensemble de 3,7% sur un an à 1,19 million d'unités, selon les chiffres du cabinet spécialisé Autodata.

Le numéro un General Motors (GM), a vu ses ventes grimper de 7% à 224 314 unités en février. Celles de la marque de luxe Cadillac ont poursuivi leur rebond avec un gain de 20% sur un an, alors qu'elles avaient fortement baissé sur l'ensemble de 2012.

«2013 a bien commencé pour GM et le secteur. Nous avons eu le meilleur mois de février depuis 2008», s'est félicité l'un des responsables des ventes de GM, Kurt McNeil, lors d'une conférence d'analystes.

Il s'est réjoui que le rebond du «secteur immobilier ait maintenant rejoint celui de l'automobile pour aider à propulser l'économie» et a jugé que la meilleure performance était venue le mois dernier des petites voitures, plus économes.

Chez Ford, numéro deux américain du secteur, les ventes se sont appréciées de 9% le mois dernier, à 195 822 unités. En revanche, les ventes de la marque haut-de-gamme Lincoln ont poursuivi leur descente aux enfers avec une chute de 29%. Le groupe compte sur la mise en vente début 2013 de modèles revisitant le style et la stratégie de la marque pour inverser la tendance.

Le japonais Toyota, troisième constructeur du marché américain, a vu les siennes augmenter de 4% à 166 377 véhicules, tandis que Chrysler a enregistré une hausse de 4% à 139 051 unités.

Pour ces deux constructeurs, février a marqué un net ralentissement après des rythmes de progression spectaculaires ces derniers mois.

«Les ventes et expéditions pour le premier trimestre 2013 ont pâti de la fin de la production de la Jeep Liberty au troisième trimestre et des lancements de produits continus de la nouvelle Jeep Grand Cherokee 2014, la Jeep Compass, de la nouvelle ligne de camions Ram», a justifié Chrysler dans son communiqué.

Les marques Ram, Dodge, Chrysler et Fiat ont vu leurs ventes progresser mais celles des marques Jeep et Chrysler ont baissé.

Le constructeur avertit que pour ces raisons, «les volumes de ventes au premier trimestre devraient être plus faibles qu'un an plus tôt».

«Malgré des prix de l'essence en hausse, de grosses tempêtes hivernales et les inquiétudes sur le budget fédéral américain, février a été une bonne indication de la vigueur générale du marché», a pour sa part commenté Bill Fay, un des dirigeants de Toyota aux États-Unis.

Les autres constructeurs nippons ont affiché des performances moins bonnes: les ventes de Honda, numéro 4 du marché américain, ont reculé de 2% à 107 987 unités et celles de Nissan, cinquième du marché, de 6,6% sur un an à 99 636 véhicules. Celles de l'allemand Volkswagen ont pris près de 3% à 31 456 véhicules.

Pour le site spécialisé dans l'automobile Truecar.Com, le marché auto a bénéficié en février, malgré la hausse des prix de l'essence, du «dynamisme inhabituel du segment des camions pick-up», ce qu'ont confirmé les dirigeants de Ford et GM.

Truecar.com s'attend à ce que la demande pour ces produits de la part des PME continue à «jouer un rôle important cette année».

À condition toutefois que la reprise économique encore fragile aux États-Unis ne soit pas tuée dans l'oeuf par des coupes budgétaires drastiques et automatiques qui doivent entrer en vigueur vendredi aux États-Unis après l'échec des camps démocrate et républicain à s'entendre sur un plan de réduction de la dette.

Kurt McNeil, de GM, a toutefois relativisé ce risque: «nous pensons que l'Amérique est fatiguée d'entendre parler de ces dysfonctionnements» et que «les fondamentaux économiques sont bons».