Les constructeurs automobiles Spyker et Saab ont porté plainte aux États-Unis contre le constructeur automobile américain General Motors pour avoir provoqué par ses actions la faillite de Saab, a annoncé Spyker lundi dans un communiqué.

Les plaignants «demandent réparation pour les actions illégales que General Motors [[|ticker sym='GM'|]]

a prises pour éviter la compétition avec Saab dans le marché chinois», a déclaré Spyker, ajoutant que ces actions «avaient pour but direct et intentionel de provoquer la faillite de Saab Automobile».

«GM a interféré de manière délictuelle dans une transaction entre Saab Automobile, Spyker et l'investisseur chinois Youngman qui aurait permis à Saab de se restructurer et rester solvable», a ajouté Spyker.

Les dédommagements réclamés à GM «s'élèvent à 3 milliards de dollars américains», a souligné le groupe néerlandais.

Le directeur général de Spyker, qui est le seul propriétaire de Saab, Victor Muller, a indiqué dans une conférence téléphonique que cette somme représente «le calcul de ce que Saab aurait eu comme valeur, si la transaction avec Youngman avait été menée à terme».

Saab s'était déclaré en faillite le 19 décembre 2011, après qu'une tentative de lever des fonds en Chine a été contrariée par General Motors, l'ancien propriétaire de Saab, qui avait refusé un transfert de brevets.

«Étant donné que Saab est en redressement judiciaire et est donc incapable de contribuer aux frais de justice, Spyker et Saab ont conclu un accord en vertu duquel Spyker va supporter les coûts du litige, en échange d'une part substantielle des réparations que touchera Saab lorsque les procédures seront couronnées de succès», a précisé Spyker dans son communiqué.

Victor Muller a quant à lui précisé que Spyker allait en fait toucher 90% des réparations : «nous nous préparons depuis 6 mois pour cette procédure, il est évident que General Motors a délibérément poussé Saab dans le vide».

«Nous pensons que nous devrons dépenser entre un et deux millions de dollars pour la procédure, et nous n'investirions pas autant d'argent et autant de temps si nous ne pensions pas que nous avons un dossier et des arguments très sérieux», a ajouté M. Muller.

Celui-ci s'était démené pour trouver un accord qui pourrait sauver Saab de la faillite, principalement auprès de deux groupes chinois, le constructeur Youngman et le distributeur Pang Da.

Mais General Motors avait répété qu'il s'opposerait au nécessaire transfert aux entreprises chinoises de brevets technologiques qu'il détient toujours pour les modèles 9-3, 9-5 et 9-4X.