Interdire les SMS au volant n'a pas l'effet escompté et provoque davantage d'accidents, affirme une étude américaine dont les conclusions présentées mardi à Kansas City scandalisent les autorités américaines.

La capitale Washington et une trentaine d'États américains, dont près de la moitié d'entre eux en 2010, ont passé des interdictions d'envoyer des messages électroniques tout en conduisant.

Le Highway Loss Data Institute (HLDI), un institut d'études en assurances, a réalisé son enquête avant et juste après le bannissement des téléphones au volant en Californie, en Louisiane, au Minnesota et dans l'État de Washington.

«Les interdictions de SMS n'ont pas du tout réduit le nombre d'accidents», révèle l'étude. «De façon tout-à-fait perverse, ceux-ci ont augmenté dans trois des quatre États que nous avons étudiés où on venait de décider une interdiction des textos au volant», note Adrian Lund, le président du HLDI.

Selon l'étude, les automobilistes ont encore plus d'accidents parce qu'ils se cachent dorénavant pour pouvoir continuer à pianoter tout en conduisant.

«Les enquêtes montrent que de nombreux automobilistes, notamment les plus jeunes, ne respectent pas ces interdictions. Quarante-cinq pourcent des 18-24 ans disent qu'ils continuent de pianoter sur le clavier de toute façon, ajoute l'institut. Tout ce qu'ils font, c'est abaisser le combiné pour qu'on ne le voit pas, puisqu'ils savent que c'est illégal». En faisant cela et en déplaçant le regard vers le bas pour taper un message texte, «ils aggravent le risque d'accidents», affirme l'institut.

Le secrétaire aux Transports, Ray LaHood, a jugé l'étude «trompeuse». «Ce rapport est totalement mensonger, a affirmé M. LaHood dans un communiqué. Des vies sont en jeu et toutes les recherches crédibles montrent que des lois dures, bien appliquées et une prise de conscience du public aident à faire cesser cette épidémie mortelle que constitue la conduite distraite sur nos routes.»

La «conduite distraite», impliquant l'usage d'un combiné téléphonique, a fait 5500 morts en 2009 aux États-Unis sur 33 800 décès sur la route, selon le ministère des Transports.