Après le téléphone au volant, les gadgets électroniques et les autres systèmes embarqués sont maintenant dans la ligne de mire des autorités.

Le secrétaire d'État américain aux Transports, Ray LaHood, a montré du doigt la semaine dernière les plus récentes options à la disposition des conducteurs. Ray LaHood a affirmé que les constructeurs n'en faisaient pas assez pour contrer la distraction au volant et qu'il s'inquiétait de la prolifération d'équipements technologiques qui «éloignent les mains, les yeux et l'attention du conducteur de la route». Le politicien fait référence non seulement au téléphone main libre ou à l'écran GPS, mais aussi aux nouvelles possibilités de mettre à jour son statut Facebook, de naviguer sur le web ou encore d'obtenir ses courriels, le tout grâce à une lecture vocale et à une commande audio.

En marge d'un congrès sur la distraction au volant, le secrétaire d'État a fait part de son intention de rencontrer les constructeurs et de travailler avec l'industrie automobile «pour concevoir de nouvelles directives de sécurité concernant les technologies à bord des véhicules». «La sécurité avant le divertissement», a-t-il dit, qualifiant certains systèmes de «distractions cognitives».

Selon le Detroit News, les constructeurs s'inquiéteraient des mesures qui pourraient être prises contre les systèmes dits embarqués. Une proposition voulant même interdire le téléphone main libre circule actuellement.

Il faut dire que les États-Unis ne sont déjà pas les plus avancés en ce qui concerne la téléphonie au volant. À ce jour, pas moins de 20 États autorisent encore la composition de messages texte au volant. Le gouvernement fédéral prépare une loi interdisant le texto dans le transport commercial.

Au Canada, la législation sur l'usage du téléphone et du texto au volant relève des provinces. Au Québec, depuis 2008, il est interdit d'avoir le téléphone en main au volant, que ce soit pour parler ou pour envoyer des messages texte. «Tout appareil tenu en main et ayant une fonction téléphonique (...) est interdit pendant la conduite d'un véhicule», stipule le Code de la sécurité routière. Il est cependant permis de consulter l'écran d'un système de positionnement.

La position de Ray LaHood n'a pas vraiment d'écho dans les ministères concernés au Canada. Tout en reconnaissant que certains outils peuvent être utiles, Transports Canada recommande d'éviter l'utilisation d'instruments qui pourraient distraire le conducteur. De même qu'il rappelle que la raison veut qu'on programme son GPS avant de prendre la route.

Pour Jean-Marie De Koninck, président de la Table québécoise de la sécurité routière, «si on amène l'ensemble de nos passe-temps dans les voitures, cela commence à être préoccupant». «Si un outil est utilisé intelligemment et de façon sûre, ça peut être un atout. C'est lorsque cela devient interactif que cela devient dangereux», souligne-t-il.

La distraction au volant peut avoir des répercussions dramatiques. L'an dernier aux États-Unis, 16% des morts sur la route étaient dues à la distraction. Au Québec, de 2005 à 2009, l'inattention ou la distraction ont été responsables de 8% des accidents mortels.

Il n'a pas été possible d'obtenir l'avis de l'Association des fabricants internationaux d'automobiles du Canada.