Le constructeur automobile américain Chrysler est resté dans le rouge au quatrième trimestre alors qu'il doit impérativement afficher des bénéfices avant son retour en Bourse prévu pour la fin de l'année, mais il a considérablement réduit sa perte 2010 par rapport à celle de 2009.

Le constructeur d'Auburn Hills, dans le Michigan a publié une perte nette de 652 millions de dollars pour l'année 2010, réduite par rapport aux 4 milliards de dollars essuyés en 2009 après sa sortie de faillite.

Le plus petit des trois constructeurs américains, qui avait fait faillite en avril 2009 et en était ressorti en juin de la même année adossé à l'italien Fiat, est aussi le seul à rester dans le rouge.

Le groupe met toutefois en avant un bénéfice opérationnel ajusté de 198 millions et de 763 millions sur l'année, «au-delà de (ses) prévisions récentes» (700 millions).

Le chiffre d'affaires s'est élevé à 10,8 milliards au quatrième trimestre et à 41,9 milliards pour l'année entière, conforme à ses prévisions.

Au 31 décembre, Chrysler affichait des liquidités totales de plus de 9,6 milliards. Les flux de trésorerie ont atteint 1,4 milliard, «très au dessus des prévisions» du groupe.

La part de marché a progressé l'an dernier aux Etats-Unis, à 9,2% contre 8,8% en 2009, et à 13% au Canada contre 11% en 2009.

«Le groupe a tenu ses promesses de lancer 16 véhicules entièrement nouveaux ou modernisés au cours des 12 derniers mois», a commenté Sergio Marchionne, directeur général de Chrysler et de Fiat, qui détient 25% de Chrysler.

Ces nouvelles voitures «témoignent de la renaissance de Chrysler. Au vu des commentaires positifs reçus, on peut dire que ce que Chrysler a dépassé l'an dernier, à la fois au niveau des produits et des finances, les attentes de beaucoup», a-t-il ajouté.

Toutefois, «nous avons encore beaucoup de travail devant nous pour atteindre les objectifs de notre plan à cinq ans», a-t-il poursuivi.

Pour l'année en cours, Chrysler a relevé ses prévisions: il table désormais sur un chiffre d'affaires de plus de 55 milliards contre 52,5 milliards auparavant, sur un bénéfice opérationnel ajusté de 2 milliards contre 1,6 à 2,4 milliards.

Il promet également un bénéfice net de 200 à 500 millions, avec un flux de trésorerie positif de plus d'un milliard de dollars.

Au salon de l'automobile de Detroit début janvier, M. Marchionne avait indiqué que Chrysler envisageait de restructurer sa dette pour alléger son poids et l'aider à redevenir rentable.

Fin 2010, la dette industrielle de Chrysler s'élevait à 13,1 milliards, en hausse de 1,1 milliard comparé à fin septembre en raison de l'émission d'obligations au bénéfice d'un fonds de soins de santé indépendant, afin de transférer la responsabilité de l'assurance médicale de certains retraités du groupe à ce fonds, précise le communiqué.

Il ajoute que la production de l'emblématique petite Fiat 500 a commencé dans l'usine d'assemblage de Toluca, au Mexique, au quatrième trimestre, «marquant le retour de la marque aux Etats-Unis et au Canada après 27 années d'absence».

«Le groupe a sélectionné les premiers 130 concessionnaires Fiat des 165 visés aux États-Unis et en a désigné 64 au Canada. Ils préparent l'arrivée de la Fiat 500 et vont ouvrir au cours des trois premiers trimestre de l'année», précise le communiqué.