Michel Balthazard, l'un des trois cadres de Renault mis à pied dans l'affaire d'espionnage industriel, a «réfuté» mardi les accusations portées par le groupe automobile, se disant «victime d'une affaire qui le dépasse», à l'issue d'un entretien avec la direction.

«Renault porte contre moi des accusations très graves que je réfute totalement. Il m'a été exposé des faits que je réfute également», a déclaré à la presse M. Balthazard à l'issue de son entretien préalable à un éventuel licenciement, au siège du groupe automobile à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Membre du comité de direction de Renault, M. Balthazard a dénoncé «une atteinte grave à sa dignité et son intégrité».

«Je n'ai qu'un seul objectif: faire reconnaître que je n'y suis pour rien dans cette affaire et que mon intégrité ne peut être mise en cause», a-t-il dit à sa sortie, après un entretien d'environ trois quarts d'heure. Il était arrivé à 14h15 (heure de Paris) accompagné de son avocat, Me Xavier Thouvenin.

M. Balthazard s'est dit «prêt à collaborer à toutes les enquêtes». «Je me considère aujourd'hui comme une victime d'une affaire qui me dépasse», a-t-il déclaré, affirmant qu'en «trente ans de maison», il avait «toujours respecté l'éthique de Renault».

Trois cadres dirigeants de Renault ont été mis à pied le 3 janvier par le constructeur, qui les soupçonne d'avoir divulgué à l'extérieur des informations sensibles. Ils ont été tous trois convoqués mardi après-midi pour un entretien préalable à un éventuel licenciement.

La procédure avant un licenciement impose ces entretiens, auxquels l'avocat ne peut assister, afin que la direction détaille ses griefs aux salariés visés et qu'ils puissent lui répondre. Si Renault décide une éviction, la direction devra respecter un délai de 48 heures avant de la notifier à ces salariés.