Le gouvernement fédéral n'a aucunement l'intention de bonifier son programme de mise à la ferraille de véhicules au Canada, selon ce qu'a appris La Presse Canadienne.

Le ministre de l'Environnement, Jim Prentice, a passé l'été à réviser le programme actuel, qui offre un montant d'argent de 300$, ou d'autres incitatifs, afin de retirer des routes les véhicules les plus polluants. Or, a-t-il confirmé en entrevue, jeudi, il n'y a aucune raison de le modifier.

Cette décision survient moins de deux semaines après que le programme de prime à la casse aux États-Unis, surnommé «Cash for Clunkers», eut été mis en suspens.

L'éclatant succès de ce programme aux États-Unis, qui proposait de verser aux consommateurs une somme de 4500$ US pour échanger leurs vieux véhicules en retour de voitures plus économiques, a permis de relancer les ventes d'automobiles. Il a également forcé le gouvernement à consacrer 2 milliards de dollars de plus que le milliard de dollars initialement prévu au budget.

Cependant, les opposants au programme américain, et d'initiatives semblables dans certains pays européens, soutiennent que ces mesures ne servent qu'à augmenter les ventes de véhicules et mèneront, éventuellement, à des diminutions encore plus importantes. D'autres critiques notent que ces initiatives ont haussé les ventes de véhicules japonais et coréens, mais pas celles des voitures fabriquées en Amérique du Nord.

En entrevue à La Presse Canadienne, M. Prentice a reconnu qu'il existait des doutes au sujet de ces programmes, car ils ont possiblement permis aux consommateurs d'acheter plus tôt des véhicules qu'ils auraient éventuellement acquis, de toute façon.

En août au Canada, les ventes de voitures ont baissé de 7,9 pour cent comparativement à l'année dernière. En comparaison, les États-Unis ont noté une hausse des ventes de voitures de l'ordre d'un pour cent d'une année à l'autre, après plusieurs mois marqués d'importantes diminutions.

À ce sujet, M. Prentice a précisé que le programme canadien ne visait pas à stimuler les ventes de voitures, mais de faire en sorte d'éliminer les véhicules polluants et réduire les émissions d'échappement.