Opel et son ancienne maison-mère General Motors (GM) tentent de faire monter les enchères sur l'achat de la marque allemande, en discutant avec d'autres que le canadien Magna, notamment le chinois BAIC, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

D'autres offrants sont les bienvenus, a déclaré au journal Handelsblatt de mercredi Fred Irwin, président du conseil de la société fiduciaire qui gère temporairement Opel.

Une délégation du constructeur BAIC doit rencontrer cette semaine des responsables d'Opel et a obtenu l'autorisation d'examiner ses comptes, tout comme l'investisseur financier Ripplewood (RHJ International), rappelle le journal.

«Tous les intéressés disposent des mêmes droits à l'information», a affirmé M. Irwin, rappelant que la lettre d'intention signée avec l'équipementier Magna, adossé à des capitaux russes, n'avait pas de caractère contractuel.

«Nous discutons avec plusieurs offrants. L'issue est ouverte», a confirmé un porte-parole de GM.

Fin mai, le gouvernement allemand avait annoncé un plan de sauvetage d'Opel avec sa maison-mère en dépôt de bilan GM, prévoyant une cession de 55% du capital à Magna. Mais depuis, les discussions patinent et GM tente de faire monter les enchères.

Ripplewood, via la holding RHJ International, et BAIC avaient déjà exprimé leur intérêt pour Opel. Mais ils avaient tous deux été éliminés au cours de l'examen des offres. L'italien Fiat avait aussi déposé une offre.

En attendant la finalisation d'un accord, Opel est géré par une société fiduciaire, financée par des crédits publics.

Un représentant du syndicat de branche IG Metall a critiqué le déroulement des négociations, déplorant que le patron de GM Europe, Carl-Peter Forster, en soit exclu.

«Il n'est pas possible que les contours de la nouvelle entreprise soient fixés sans que son chef pour l'Europe soit présent», a déclaré Armin Schild, qui siège aussi au conseil de surveillance d'Opel, dans un entretien à l'hebdomadaire WirtschaftsWoche diffusé mercredi.

Cette question va être débattue par le conseil de surveillance d'Opel ce vendredi, a-t-il ajouté.

Les négociations entre le syndicat et le groupe canadien sont rudes, a-t-il confié, Magna essayant de «couper le plus profondément possible» dans les effectifs, a-t-il dit.

Opel emploie 50 000 personnes environ en Europe, dont 25 000 en Allemagne. Jusque là, l'équipementier avait annoncé vouloir supprimer 10 000 emplois, dont 2500 dans le pays.

Le syndicaliste a fait néanmoins état de progrès dans les discussions. L'objectif reste pour IG Metall le maintien des quatre sites allemands d'Opel et l'absence de licenciements secs, a-t-il redit.