Il est «impossible» que le syndicat canadien de l'automobile puisse accéder aux demandes «excessives» de General Motors (GM) d'une réduction drastique des dépenses, à quelques heures de l'expiration d'un ultimatum, a estimé vendredi le président du syndicat.

«Il n'y vraiment pas moyen de répondre à leurs attentes», a déclaré le président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), Ken Lewenza, sur la chaîne publique CBC.

Le gouvernement canadien et celui de la province d'Ontario ont donné jusqu'à minuit vendredi (04H00 GMT samedi) à GM pour parvenir à un accord avec les TCA, au risque d'être privé d'une aide publique de 3 milliards de dollars canadiens (2,5 mds USD).

Le Premier ministre Stephen Harper a averti auparavant qu'un sauvetage public de GM dépend de ce que «toutes les parties prennent les décisions difficiles qui s'imposent pour assurer la viabilité de la compagnie».

«Nous avons accepté des réductions de coûts significatives dans les derniers jours, mais leurs propositions sont excessives», a déclaré M. Lewenza en commentant les demandes de GM. «Nous sommes devant un mur».

«Il est impossible que GM puisse s'attendre à ce que nous acceptions ce qu'il a mis sur la table de négociations», a-t-il ajouté. «Mais nous allons continuer de travailler là-dessus parce que les enjeux sont trop grands pour ignorer ce qui pourrait se produire ici», a-t-il poursuivi en allusion à un possible retrait complet de GM du Canada.

Les autorités canadiennes ont accepté début mai d'accorder 3,8 milliards de dollars canadiens d'aide à Chrysler après que les TCA eurent consenti au constructeur des réductions de leur couverture médicale et de retraite équivalant à 19 dollars l'heure, lui permettant de ramener ses coûts au même niveau que ceux du constructeur japonais Toyota en Ontario.

Ottawa et Toronto réclament les mêmes concessions des syndiqués de GM, qui avaient déjà négocié une réduction de 7 dollars l'heure en mars.

M. Lewenza a jugé cet objectif «totalement impossible» à atteindre, compte tenu de l'ampleur du déficit de la caisse de retraite de GM et du nombre de retraités, actuellement d'environ 25.000 au Canada.

En comparaison, il n'y a pratiquement pas de retraités de Toyota au Canada, car le constructeur n'y est établi que depuis une vingtaine d'années. En outre, contrairement aux quelque 10.000 employés de GM, ceux de Toyota ne sont pas syndiqués, a-t-il poursuivi.

«C'est comme mélanger torchons et serviettes», a dit M. Lewenza au sujet des demandes gouvernementales.