Six dirigeants du constructeur automobile américain General Motors (gm) ont soldé leur participation dans le groupe en cédant au total plus de 200 000 actions en deux jours, alors que leur entreprise tente difficilement de convaincre ses créanciers d'entrer dans son capital.

Troy Clark, Gary Cowger, Carl-Peter Forster, et Ralph Szygenda, tous quatre vice-présidents du groupe, ainsi Robert Lutz et Thomas Stephens, vice-présidents du conseil d'administration, ont cédé vendredi ou lundi toutes les actions GM en leur possession, selon des documents publiés lundi sur le site internet de la commission des opérations de Bourse américaine (SEC).

Les six hommes ont cédé au total 204 711 titres GM à un prix unitaire compris entre 1,45 et 1,61 dollar. L'action GM avait ouvert à 1,63 dollars vendredi à la Bourse de New York et a clôturé lundi à 1,44 dollar.

La SEC ne révèle pas l'identité des acheteurs.

La plus grosse cession a été réalisée par M. Lutz: celui-ci a vendu 81 300 titres à 1,61 dollar vendredi.

Ces cessions ont eu lieu alors que le groupe de Détroit tente de se restructurer, et elles ont toutes les chances d'être interprétées comme un manque de confiance des dirigeants de GM dans leur propre entreprise.

GM doit boucler d'ici au 1er juin tous les volets de son plan de restructuration, conformément au délai qui lui a été imparti par le gouvernement américain.

Le groupe peine à convaincre ses créanciers d'accepter de remettre la dette de l'entreprise en échange d'une entrée dans son capital, et son directeur général Fritz Henderson a jugé lundi «plus probable» que GM dépose son bilan plutôt qu'il s'en sorte sans en passer par là.

GM a proposé à ses porteurs de titres obligataires de convertir 27 milliards de dette en actions, opération à l'issue de laquelle ces créanciers détiendraient 10% de son capital, ce qui est bien peu au regard des 89% qui seraient détenus par le Trésor et le syndicat de l'automobile UAW.

Pour réussir, cette offre nécessite une participation de 90% des créanciers d'ici au 26 mai, et ce pari est d'autant plus difficile que les créanciers, mécontents, ont récemment fait une contre-offre qui leur permettrait de détenir 58% du capital du constructeur.