Le président du syndicat canadien de l'automobile a déploré mercredi la menace du patron de Fiat de ne pas secourir Chrysler si les syndicats canadiens et américains ne faisaient pas plus de concessions, et l'a appelé à se joindre aux négociations qui reprennent lundi.

«Quand je me suis réveillé ce matin j'ai été plutôt surpris et déçu (de voir) que Chrysler a maintenant un autre porte-parole pour les négociations», a déclaré à la presse Ken Lewenza, président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA).

«Nous allons aux négociations lundi. Je peux vous dire que je vais personnellement inviter Sergio (Marchionne, patron de Fiat) (...) pour écouter notre comité de négociation et écouter les excellentes raisons d'investir au Canada», a ajouté M. Lewenza.   

Le patron du constructeur automobile italien a déclaré mercredi au journal Globe and Mail qu'il n'hésiterait pas à abandonner son projet d'alliance avec Chrysler si les syndicats ne faisaient pas de concessions, allusion à la demande répétée de Chrysler que les salaires de ses employés s'ajustent à ceux de Toyota et de Honda, soit une baisse de 19 dollars canadiens par heure.

«Il n'y a pas d'argent à distribuer (...) Je pense qu'il faut qu'ils comprennent dans quel état est l'industrie» automobile aux États-Unis et au Canada, a dit M. Marchionne, à l'adresse des syndicats.

Mais selon le président des TCA la solution à la faillite envisagée de Chrysler n'est pas dans la baisse des salaires mais dans la commercialisation de véhicules répondant aux nouvelles attentes du marché nord-américain.

Estimant que M. Marchionne avait réussi la restructuration de Fiat non pas en «s'attaquant aux travailleurs italiens» mais en introduisant «de nouveaux modèles que les consommateurs voulaient», M. Lewenza a demandé: «Alors, qu'est-ce qui est différent entre l'Italie et le Canada?».

L'administration américaine a donné à Chrysler jusqu'à fin avril pour signer un accord d'alliance définitif avec Fiat, présenté comme un élément fondamental de son retour à la rentabilité et condition sine qua non pour une nouvelle aide de l'État.