Le nouveau chef de la direction du géant américain de l'automobile General Motors, Fritz Henderson, a estimé concurrentielle, mardi, la nouvelle convention collective signée avec les Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), ajoutant ne pas encore avoir décidé s'il demanderait au syndicat de reprendre les négociations.

«Nous allons évaluer cette (entente) relativement à ce que le gouvernement canadien a dit, et nous allons procéder en conséquence, mais nous ne sommes pour le moment parvenus à aucune conclusion en ce sens», a-t-il déclaré en conférence de presse à Detroit.

Les gouvernements américains et canadiens ont tous deux fait savoir lundi que les plans de restructuration soumis par GM et Chrysler étaient insuffisants, et ont demandé à ce qu'ils soient modifiés de façon radicale.

Au pays, les gouvernements ontarien et fédéral ont affirmé que GM devrait obtenir davantage de concessions des TCA, et ce, même si les deux parties viennent de ratifier une nouvelle entente, il y a tout juste trois semaines.

Toutefois, M. Henderson a indiqué que l'entente avec les TCA s'attardait notamment aux coûts d'exploitation et qu'elle rendait les usines canadiennes des géants de l'automobile concurrentielles par rapport à leurs usines américaines et aux usines non syndiquées.

«Les modifications qui ont été apportées dans notre entente canadienne les rendent complètement concurrentielles», a-t-il dit.

M. Henderson a ajouté qu'il attendait encore de savoir ce que le gouvernement aimerait voir dans une nouvelle convention collective avant de prendre quelque décision que ce soit.

Il a également assuré que le constructeur s'engagerait à maintenir une présence dans le secteur manufacturier au pays.

Par ailleurs, le premier ministre ontarien Dalton McGuinty a estimé mardi que les gouvernements fédéral et de l'Ontario avaient eu raison de consentir un prêt de 4 milliards $ aux constructeurs en difficulté parce que ces entreprises avaient réalisé certains progrès. Il a cependant pressé le syndicat et les autres actionnaires de réaliser de nouvelles économies.

«Nous croyons avoir les ingrédients d'un succès», a déclaré M. McGuinty.

«Les parties doivent retourner (à la table de négociation), elles doivent travailler davantage (...) pour réduire les coûts», a-t-il cependant ajouté.

Le premier ministre ontarien a également affirmé que les fournisseurs de pièces, les travailleurs à la retraite et les concessionnaires devaient faire des efforts en faveur d'une réduction plus importante des coûts, et il a pressé les TCA de revenir sur leur position.

Le président des TCA, Ken Lewenza, a rejeté du revers de la main la possibilité de toute nouvelle concession, lundi, affirmant qu'un retour à la table de négociation ne modifierait pas le climat économique et les problèmes structurels qui minent l'industrie.