Le plus important transformateur de veau et d'agneau en Amérique du Nord, Délimax-Montpak, de Saint-Hyacinthe, achète son concurrent ontarien Écolait, connu pour le veau de marque Vivo.

La transaction frôle les 50 millions de dollars, étant donné qu'environ 25 millions devront être investis dans « la mise aux normes internationales des bâtiments [d'Écolait] pour la salubrité et le bien-être animal d'ici le 31 décembre 2018 », explique en entrevue Fabien Fontaine, PDG du groupe Délimax-Montpak.

Le chiffre d'affaires de l'entreprise familiale passera de 325 à 425 millions de dollars. Sa capacité de production et de transformation bondira de près de 50 %. Ses marchés, principalement le Canada et les États-Unis, demeureront les mêmes.

« Quand j'ai su que c'était à vendre, je voulais que ça reste au Québec. Ça aurait facilement pu être des Européens qui achètent », relate M. Fontaine, rappelant qu'Écolait a été créée au Québec avant de passer aux mains de l'Ontarienne Grober Nutrition. « Ça revient au Québec ! », se réjouit-il.

Les actifs d'Écolait incluent une usine d'abattage et de transformation qui emploie 230 personnes à La Plaine, 7 fermes et des marques de commerce dont Vivo et Veau de Charlevoix. M. Fontaine ne sait pas encore s'il les conservera. La décision dépendra de leur volume d'affaires.

Tous les emplois chez Écolait seront conservés, assure Délimax-Montpak, qui emploiera désormais 1000 personnes. L'entreprise élève, transforme et commercialise du veau de lait et de grain, ainsi que de l'agneau dans ses propres fermes. Elle s'approvisionne aussi auprès d'autres fermes.

Veau européen à prix «très concurrentiel»

Cette acquisition survient deux ans seulement après celle de Montpak, conclue en novembre 2015 pour une somme confidentielle.

M. Fontaine fait valoir que la consolidation dans le marché du veau est essentielle étant donné « la concurrence qui arrive d'ailleurs ».

« On n'était pas assez gros pour être compétitifs », explique-t-il.

Depuis septembre dernier, en raison de l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange avec l'Europe, du veau ayant grandi outre-Atlantique est vendu dans les supermarchés du Québec à « des prix vraiment très concurrentiels », rapporte d'ailleurs l'homme d'affaires. L'entente a aboli les tarifs douaniers de 30 %.

« [L'écart de prix avec le veau du Québec] est assez grand pour qu'on soit obligés d'augmenter nos volumes de production pour faire nos coûts de production », note M. Fontaine, qui dirige l'entreprise avec ses frères Alexandre et Donald.

Photo Robert Skinner, Archives La Presse

Avec l'acquisition d'Écolait, le chiffre d'affaires de l'entreprise familiale Délimax passera de 325 à 425 millions de dollars.