Olymel et le Groupe Robitaille comptent investir 80 millions à Yamachiche, en Mauricie, afin de regrouper les activités de deux usines, ce qui devrait se traduire par l'ajout de 350 postes dans la région.

Cette consolidation, qui doit être complétée dans trois ans, prévoit l'intégration des 430 salariés de l'abattoir Lucyporc, propriété du Groupe Robitaille, dans l'usine d'abattage et de découpe de porcs Atrahan, propriété d'Olymel, qui compte 360 employés. À terme, plus de 1000 personnes devraient travailler sur le site.

«Nous allons doubler la capacité de production de l'usine pour répondre aux besoins de Lucyporc, qui peine à répondre à la demande, tout en poursuivant nos autres activités», a expliqué mardi le président-directeur général d'Olymel, Réjean Nadeau, au cours d'un entretien téléphonique.

Le montant qui sera allongé par chacune des deux entreprises n'a pas été dévoilé.

Cet investissement découle d'un partenariat annoncé en novembre dernier ayant permis à Olymel de prendre une participation de 50 % dans l'abattoir de Lucyporc. En échange, le Groupe Robitaille avait obtenu des parts de cette filiale de la Coop fédérée.

Pour Olymel, qui a annoncé il y a moins d'une semaine l'élimination de 340 postes à son usine de Saint-Hyacinthe au cours de la prochaine année, le projet s'inscrit également dans la réorganisation de ses activités dans le secteur du porc.

L'argent permettra de doubler, à 36 000 porcs par semaine, la production de l'usine Atrahan. En plus d'ajouter un deuxième quart de travail, on agrandira entre autres le secteur de l'abattage, des salles frigorifiques et de la salle de découpe.

Une fois la consolidation effectuée, le site actuel de l'abattoir du Groupe Robitaille devrait fermer ses portes, à moins qu'on lui trouve une autre vocation.

Pour le président de Groupe Robitaille, Claude Robitaille, cette consolidation permettra enfin à son entreprise de répondre à la demande extérieure, notamment celle en provenance du Japon pour ses produits de marque Mugifuji et Nagano.

«Actuellement, nous ne réussissons pas à produire ce que nos clients veulent», a-t-il expliqué, précisant que l'usine actuelle de Lucyporc traitait quotidiennement entre 1500 et 1700 porcs.

«Il y a une croissance naturelle au Japon, et avec le réseau d'Olymel, nous pourrons tenter de développer d'autres marchés», a ajouté M. Robitaille.

S'il est prévu que les 1000 employés du futur site passent dans le giron de la filiale de la Coop fédérée, Lucyporc conservera son équipe des ventes ainsi que ses dirigeants, a assuré le dirigeant du Groupe Robitaille.

Avant de confirmer que le projet ira de l'avant, Olymel et le Groupe Robitaille devront s'entendre sur certaines modalités avec leurs employés respectifs, qui sont représentés par les Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce. En mi-journée, le syndicat n'avait pas retourné les appels de La Presse Canadienne.

Bien qu'il s'agisse pour le moment d'un projet d'investissement privé, les deux partenaires ont l'intention de solliciter l'aide du gouvernement québécois dans l'espoir d'obtenir une contribution financière ou une subvention.

Le président-directeur général d'Olymel a confirmé qu'il y avait actuellement des démarches effectuées en ce sens.

Par ailleurs, revenant sur les mauvaises nouvelles annoncées la semaine dernière, M. Nadeau a affirmé que les travailleurs intéressés à venir travailler à l'usine de Yamachiche, même si elle est à environ 1 h 30 en voiture de Saint-Hyacinthe, seront considérés.

Il croit toutefois que la majorité des 340 employés concernés pourront être relocalisés au cours des 18 prochains mois dans un rayon d'environ 75 kilomètres.

«Il y a un certain roulement de personnel dans nos usines et il y aura également une augmentation de la charge de travail dans nos installations de Drummondville, Saint-Damase et Saint-Jean-Baptiste», a-t-il affirmé.

Les travailleurs intéressés à aller travailler ailleurs pourront conserver leur ancienneté ainsi que leurs avantages, a ajouté M. Nadeau.