À l'instar d'autres brasseurs avant lui, McAuslan se prépare à produire du cidre, une boisson populaire auprès des 30 ans et moins.

La brasserie, qui appartient à 100 % à Brasseurs RJ depuis 2013, a demandé un permis de fabricant de cidre. La demande a fait l'objet d'un avis public vendredi de la part de la Régie des alcools, des courses et des jeux. Les personnes ont 30 jours pour s'opposer à la demande.

« C'est toujours un peu inquiétant quand les brasseurs demandent un permis de fabricant de cidre, car on ne sait pas quels produits ils ont en tête. », affirme Catherine St-Georges, coordonnatrice des Cidriculteurs artisans du Québec.

L'association des Cidriculteurs artisans du Québec regroupe 53 producteurs. Elle n'a toutefois pas l'intention de s'opposer à la demande de McAuslan et ne l'a jamais fait pour aucun permis, d'ailleurs.

Notre appel à Philippe Jaar, directeur général de Brasserie McAuslan, n'a pas eu de suite.

« Il y a beaucoup de brasseurs qui s'intéressent à la production de cidre », constate Mme St-Georges. Ailleurs au pays, les grandes brasseries, Molson et Labatt, ont ajouté des alcools de pomme à leur portefeuille, mais ceux-ci restent introuvables au Québec parce qu'ils sont souvent faits à base de concentrés, ce qui contrevient à la réglementation locale sur le cidre.

Consommation

Selon ce règlement, un cidre, pour être vendu au Québec, doit être fabriqué à 100 % de pommes, dont 80 % de pommes québécoises. Ce règlement constitue une barrière à l'entrée qui fait monter le prix du produit.

Pour cette raison, la consommation croît moins rapidement au Québec qu'ailleurs en Amérique. Les ventes de cidres québécois à la Société des alcools du Québec s'élèvent à environ 11 millions, en hausse de 0,5 % en un an.

Depuis 25 ans, on a choisi de commercialiser le cidre au Québec comme un substitut au vin. Les catégories en croissance sont le cidre mousseux et le prêt-à-boire, en format individuel.

« La SAQ a fait un appel d'offres récemment pour du cidre vendu en format individuel format bière de 330 ou 350 ml en bouteilles ou en canettes, dit Mme St-Georges. Il y avait peu de produits de format qui étaient distribués et c'est un produit qui est en croissance. La SAQ a fait des tests de marchandisage dans certaines succursales. Les ventes ont été tellement bonnes qu'ils ont lancé un appel d'offres pour avoir plus de ces produits. »

PHOTO OLIVIER JEAN, archives LA PRESSE

La Terrasse Saint-Ambroise, à la Brasserie McAuslan.