La Caisse de dépôt et placement du Québec s'intéresse de plus en plus au bon air de la campagne. Elle a récemment affiché une offre d'emploi pour un poste d'analyste d'investissements en terres agricoles et forestières.

Le candidat recherché devra procéder à une «analyse approfondie de l'industrie et des entreprises qui y oeuvrent» et faire des «recommandations d'investissement à long terme».

Le porte-parole de la Caisse, Maxime Chagnon, a relativisé la portée du nouveau poste. «C'est un poste junior. On ne peut présumer de rien dans nos investissements par rapport à ça. On veut approfondir nos connaissances pour mieux comprendre le secteur, mais on est loin de la mise sur pied d'une équipe liée aux terres agricoles.»

Il reste que l'intérêt de la Caisse pour les terres agricoles est bien concret. L'institution a fait le saut dans le secteur en 2012 en investissant 250 millions dans un fonds spécialisé mis en place par un autre gestionnaire de caisse de retraite aux États-Unis (TIAA-CREF). Le fonds TIAA-CREF Global Agriculture, d'une valeur de 2 milliards, concentrera ses investissements aux États-Unis, en Australie et au Brésil.

«Par cet investissement, la Caisse fait son entrée au sein d'une nouvelle catégorie d'actifs qui facilitera son exposition à la demande mondiale pour les produits agricoles, avait expliqué en mai Normand Provost, premier vice-président, Placements privés, de la Caisse. Les terres arables présentent un profil rendement-risque qui répond aux objectifs de nos déposants et qui ont un effet diversifiant au sein du portefeuille.»

Croissance de 360% en 20 ans

Les terres agricoles sont un objet d'investissement de plus en plus couru. Au Québec, la valeur des terres a grimpé de 362% entre 1900 et 2011 et croît à un rythme annuel de 9,5% depuis 2007.

La Banque Nationale a acheté environ 5000 acres de terres au Lac-Saint-Jean. Des sociétés québécoises ont lancé des fonds d'investissement consacrés à l'achat de terres agricoles. L'Union des producteurs agricoles craint toutefois une spéculation qui fasse bondir les prix encore davantage.

Pour l'instant, la Caisse n'a pas investi dans les terres agricoles au Québec, souligne Maxime Chagnon. Le mandat de l'analyste recherché ne fait pas référence à un territoire particulier. Le poste proposé par la Caisse, à temps complet et d'une durée de 12 mois, est affiché depuis le 9 janvier et l'était toujours hier sur le site internet de l'institution.