La production agricole devra augmenter de 3% par an d'ici 2030 pour faire face à la progression de la demande alimentaire mondiale alors que sa croissance actuelle dépasse à peine les 2%, selon une étude réalisée par Economist Intelligence Unit présentée mercredi.

Cet objectif ne peut être atteint que par une augmentation de la productivité puisque les surfaces agricoles sont en baisse (urbanisation, industrialisation et dégradation des terres), estime le rapport parrainé par Passion Céréales et intitulé «L'agriculture dans les marchés en croissance: sécuriser l'approvisionnement alimentaire mondial».

Alors que le monde est confronté au défi majeur de parvenir à augmenter les rendements et réduire les pertes de récoltes pour nourrir la population croissante, l'étude examine la «réussite agricole des marchés à forte croissance que sont le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine (BRIC)».

Pour répondre au défi de la sécurisation de l'approvisionnement alimentaire mondial, les spécialistes s'accordent sur la nécessité de nouvelles approches.

«Face aux défis que connaissent la demande d'une part et les marchés, d'autre part, une nouvelle révolution agricole est indispensable», estime Jikun Huang, directeur du centre de politique agricole chinoise à l'Academie chinoise des sciences.

Dans les pays à forte croissance, la généralisation des technologies modernes de sélection végétale et en particulier les modifications génétiques est un facteur de succès supplémentaire de leurs économies agricoles, note l'étude.

«De nombreux pays d'Europe demeurent opposés aux OGM et aux biotechnologies. C'est un vrai handicap pour l'avenir de leur agriculture et de leur production alimentaire», selon M. Shenggen Fan, directeur général de l'International Food Policy Research Institute (États-Unis).

Pour les spécialistes des BRIC, les technologies qui visent à doper la productivité agricole doivent être considérées comme un bien public mondial et donc la coopération doit être renforcée, notamment avec l'Afrique.