(Washington) L’inflation est repartie à la hausse en janvier aux États-Unis, à 5,4 % sur un an contre 5,3 % le mois précédent, dont les données ont été révisées (5 % initialement), selon l’indice PCE publié vendredi par le département du Commerce et privilégié par la banque centrale américaine (Fed).

Sur un mois seulement, la hausse des prix est également en accélération, à 0,6 %, au-dessus des attentes des analystes, qui anticipaient une hausse de 0,4 % en janvier, selon le consensus des analystes publié par briefing.com.

Cette inflation plus forte qu’anticipée se concentre cependant « dans les services financiers et professionnels, ainsi que la santé, des secteurs dans lesquels elle ne devrait pas persister », a assuré, dans une note, Ian Shepherdson, chef économiste pour Pantheon Macreconomics.

« Nous avons fait des progrès, mais il reste du travail à faire », a déclaré le président américain Joe Biden dans un communiqué, « Nous avons continué à faire des progrès […], mais, comme je le dis depuis longtemps, il peut y avoir des pas en arrière. Nous affrontons cependant les difficultés économiques mondiales en position de force ».

L’inflation dite sous-jacente, excluant les prix de l’alimentation et de l’énergie, suit la même tendance, à 4,7 % sur un an, également supérieure aux attentes.

« L’indice sous-jacent a augmenté de 4,1 % sur les trois derniers mois en rythme annualisé, ce qui représente la plus faible hausse depuis novembre 2021. Mais l’inflation dans les services reste solide et la baisse n’a pas encore débuté », a ajouté M. Shepherdson.

Par ailleurs, les revenus ont augmenté de 2 %, plus forte hausse ces derniers mois, leurs dépenses suivant la même tendance à +1,8 %.

Les analystes tablaient sur un rebond, tant des revenus que des dépenses, mais anticipaient plutôt pour des hausses de, respectivement, +0,9 % et +1,3 %.

« L’ensemble de ces données, avec l’inflation plus élevée, signifie que la Fed augmentera sans doute plus ces taux » que cela a été envisagé jusqu’ici, a estimé Robert Frick, économiste pour Navy Federaol Credit Union, dans un commentaire.

L’inflation PCE est celle que privilégie la banque centrale américaine (Fed), et qu’elle veut ramener autour de 2 %.

Pour atteindre cet objectif, elle relève son taux directeur depuis le mois de mars. Celui-ci, qui était alors compris dans une fourchette de 0 à 0,25 %, s’élève désormais à 4,50-4,75 %. Et l’institution a prévenu que des hausses supplémentaires étaient à prévoir, face à une inflation qui reste forte.

Cette progression fait augmenter les taux d’intérêt des prêts accordés par les banques aux ménages et aux entreprises. Lorsqu’emprunter coûte plus cher, la consommation ralentit, desserrant la pression sur les prix.

Entre hausses des prix et des taux, les Américains voient leur pouvoir d’achat diminuer.

Une autre mesure de l’inflation, l’indice CPI, qui fait également référence et sur lequel sont indexés les retraites, a de son côté montré en janvier un léger ralentissement, à 6,4 % sur un an, contre 6,5 % en décembre, accélérant cependant sur un mois pour la première fois depuis septembre, à 0,5 % contre 0,1 %.